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Actualités - CHRONOLOGIE

Diplomatie - Le Liban appelé à être un moteur du partenariat euro-méditerranéen Moratinos : tous d'accord pour la relance de la paix après les élections en Israël

Le coordinateur de l’Union européenne (UE) pour le processus de paix au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, a indiqué hier à Beyrouth que toutes les parties étaient favorables à une relance du processus de paix après les élections israéliennes prévues en mai-juin prochains. M. Moratinos a d’autre part appelé le Liban à être un élément «moteur» de l’édification du partenariat euro-méditerranéen. L’émissaire de l’UE, qui s’exprimait devant les journalistes à l’issue d’un entretien avec le chef de l’État Émile Lahoud, à Baabda, a précisé que «toutes les parties concernées, les trois (principaux) candidats israéliens (au poste de premier ministre), le Liban, les États-Unis, les Européens et les responsables syriens, se sont engagés à faire de la relance des négociations une réalité, immédiatement après les élections israéliennes». «Pour cela, a ajouté M. Moratinos, il faut se préparer, identifier les obstacles et établir une stratégie pour que chacune des parties puisse prendre ses responsabilités après les élections». Qualifiant son entretien avec M. Lahoud d’«utile et fructueux», il a indiqué l’avoir informé des efforts en cours de l’Europe pour faciliter la reprise des négociations israélo-palestiniennes. Au sujet de la situation au Liban-Sud, M. Moratinos a indiqué qu’il allait entreprendre des démarches «auprès des autorités israéliennes pour éviter toute expulsion» d’habitants de la zone occupée, à la suite de la déportation mardi dernier par Israël de 18 habitants de Chebaa (Hasbaya), parmi lesquels des enfants et des vieillards. Ces déportés, qui viennent s’ajouter à une cinquantaine d’autres depuis le début de l’année, ont été ainsi sanctionnés par les forces d’occupation parce qu’ils sont les parents de miliciens de l’Armée du Liban-Sud qui avaient déserté quelques jours auparavant. M. Moratinos a en outre indiqué que le chef de l’État s’est déclaré satisfait des efforts de l’UE qui ont contribué à la désescalade au Liban-Sud à la suite de l’opération du Hezbollah qui a coûté la vie au chef des forces israéliennes dans cette zone, le général Erez Gerstein, fin février. Le Liban, « berceau de la civilisation méditerranéenne » L’émissaire a précisé par ailleurs avoir voqué avec M. Lahoud la conférence euro-méditerranéenne de Stuttgart, prévue les 15 et 16 avril. Il a exprimé à ce sujet «l’engagement de l’Union européene à associer le Liban dans cette entreprise visant à construire un avenir commun et promouvoir un nouveau type de relations» entre les deux parties. M. Moratinos a fait valoir la nécessité d’empêcher que le processus de Barcelone, du nom de la ville où s’était tenue en 1995 la première conférence euro-méditerranéenne, «ne soit pris en otage par les événements au Proche-Orient». Cela signifie, en d’autres termes, que l’Europe des Quinze voit d’un mauvais œil le lien fait notamment par le Liban et la Syrie entre les difficultés du processus de paix au Proche-Orient et la construction de l’espace euro-méditerranéen dans ses aspects non politiques. Beyrouth et Damas considèrent en effet que tous les volets du processus de Barcelone, politique, économique, culturel et autres, doivent avancer simultanément. Les Européens, ainsi qu’Israël et certains pays arabes méditerranéens, estiment en revanche qu’à défaut de réaliser des progrès sur le volet politique, hypothéqué par l’arrêt des négociations de paix au Proche-Orient, mais aussi par d’autres conflits régionaux, il est impératif d’avancer dans les autres domaines. Pour M. Moratinos, «l’important», c’est une participation active du Liban à la conférence de Stuttgart. «Je crois que le Liban est vraiment le berceau de la civilisation méditerranéenne et devrait pour cela être un peu le moteur» de l’édification du partenariat euro-méditerranéen, a-t-il dit. Au cours de l’entretien, le chef de l’État avait réitéré devant l’émissaire européen la position du Liban en faveur d’une paix «juste et globale» au Proche-Orient et de la concomitance des volets libanais et syrien des pourparlers de paix. Il avait également rendu hommage à l’UE pour sa position «compréhensive» à cet égard. M. Moratinos, qui était arrivé à Beyrouth mercredi soir venant de Damas, a également rencontré le chef du gouvernement Sélim Hoss et le président de la Chambre Nabih Berry. Au terme de son entretien avec M. Hoss, il a notamment souhaité que l’adoption du texte du budget permette de «réaliser des progrès sur la voie de la réforme de la fiscalité au Liban, ce qui à son tour favoriserait une avancée au niveau des pourparlers en vue de l’accord d’association entre le Liban et l’UE». Depuis que ces négociations sont engagées, tous les responsables européens qui visitent Beyrouth insistent sur l’urgence d’une réforme fiscale, à commencer par l’introduction de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée), condition première pour la conclusion de l’accord d’association, celui-ci devant mener à terme à l’abolition des barrières douanières entre les deux parties. Or, en l’absence de réforme fiscale, une évolution, même progressive, vers cet objectif est inconcevable, les recettes douanières étant de loin la première ressource du Trésor libanais. Avant son départ de Beyrouth, M. Moratinos a d’ailleurs rencontré le ministre de l’Économie Nasser Saïdi, en charge de ce dossier.
Le coordinateur de l’Union européenne (UE) pour le processus de paix au Proche-Orient, Miguel Angel Moratinos, a indiqué hier à Beyrouth que toutes les parties étaient favorables à une relance du processus de paix après les élections israéliennes prévues en mai-juin prochains. M. Moratinos a d’autre part appelé le Liban à être un élément «moteur» de l’édification...