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Actualités - DISCOURS

Communautés - Pâques catholiques, Rameaux orthodoxes Audet met en garde contre des décisions qui n'auraient que l'apparence de l'innocence(photo)

L’actualité politique et économique a teinté d’inquiétude la célébration, par les communautés chrétiennes catholiques et orthodoxes, des fêtes de Pâques et des Rameaux, célébrées cette année à une semaine d’intervalle. L’homélie de Mgr Élias Audeh, métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, dimanche, a constitué le point fort de cette célébration. «En ma qualité de patriote qui aime son pays, a déclaré l’évêque, et au nom de la modeste mesure de responsabilité qui me revient, je me pose ces jours-ci une question innocente et simple, alors qu’il est question d’ouvrir des dossiers grands et petits – et cela est extrêmement important. La question, la voici : ceux que l’on tient pour coupables d’infractions sont-ils les seuls à l’être ? Où donc étaient les députés, ministres, responsables et simples citoyens quand l’infraction a eu lieu ? (...) Je prie pour que nos gouvernants montrent une égale bienveillance à tout homme, pour qu’ils gouvernent en justice, appliquent uniformément la loi, n’accusent personne sans fournir des motifs valables. Pour qu’ils ne ferment les yeux sur les fautes de personne, mais ne le fassent qu’après examen minutieux». «Nous rêvons tous d’un État de droit juste», a poursuivi Mgr Audeh. «Tous nous aspirons à corriger les erreurs du passé, mais la dignité personnelle est une chose précieuse. Offenser quelqu’un puis s’excuser, c’est trop facile. Demander pardon est une bonne chose, mais entre-temps, le mal est fait». «C’est beau de parler de transparence, à condition que cette exigence de transparence soit uniformément appliquée. Nous devons nous abstenir de tout geste que nous ne pourrions avoir à l’égard de tous sans exception. Il n’existe pas au Liban deux catégories de citoyens. Dans notre patrie, nous sommes tous des seigneurs. Nous l’avons voulu en toute liberté. Ce qui me pousse à parler de la sorte, c’est la crainte que nous ne soyons en train de nous cacher derrière des mots ou des actes qui ne seraient innocents qu’en apparence. Un seigneur véritable n’écoute que la voix de sa conscience et fait ce qu’elle lui dicte. Et ce dont il ne se sent pas capable, il l’admet en toute modestie et ne prétend pas à ce qui le dépasse». Par ailleurs, Mgr Audeh a appelé les dirigeants à dépasser le légalisme pur et dur qui est instrumental, certes, pour établir la justice, l’honnêteté et l’égalité mais qui, faute de compassion, «finira par transformer notre pays en terre aride». Mgr Audeh a également plaidé en faveur d’une égalité de traitement pour tous les Libanais. «Aucun Libanais ne doit se sentir étranger dans sa patrie, qu’il soit jeune ou vieux», a-t-il dit. À Bkerké Officiant à Bkerké, le patriarche maronite a évité toute allusion à la situation interne, abondamment commentée dans le message de Pâques. Il a par contre demandé aux fidèles de prier pour la fin de la guerre dans les Balkans , et fait le vœu que la grâce de la Résurrection se communique à la patrie «pour des lendemains meilleurs». Dans le message du carême, le patriarche maronite avait souligné qu’avant d’être économique, la crise libanaise est politique , et porte sur les fondements même de l’État, à savoir sa souveraineté et sa décision indépendante. L’archevêque maronite de Beyrouth, Mgr Boulos Matar, a axé son homélie sur l’aspect social et économique de la crise vécue par les Libanais. Il a notamment fait appel au sens de la solidarité des Libanais. «Nous ne voyons d’issue aux problèmes politiques et économiques que connaît le pays, ailleurs que dans l’acceptation, par les riches, de se sacrifier pour les pauvres, pour ne former qu’un seul peuple». Se voulant mesuré dans son appréciation de la situation interne, l’archevêque grec-catholique de Beyrouth, Mgr Habib Bacha, a affirmé que «le régime sortant a eu beaucoup d’aspects positifs, et nous souhaitons que le régime actuel nous introduise vers le mieux». À Antélias, le catholicos Aram Ier a évoqué la nécessité d’une unité chrétienne qui ne soit pas «accord théologique», mais «communauté d’engagement malgré nos diversités». «Le chrétien, a-t-il indiqué, doit se sentir concerné par tous les problèmes qui secouent le monde».
L’actualité politique et économique a teinté d’inquiétude la célébration, par les communautés chrétiennes catholiques et orthodoxes, des fêtes de Pâques et des Rameaux, célébrées cette année à une semaine d’intervalle. L’homélie de Mgr Élias Audeh, métropolite grec-orthodoxe de Beyrouth, dimanche, a constitué le point fort de cette célébration. «En ma...