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Actualités - CHRONOLOGIE

La Cour des comptes aurait dû entendre les personnes mises en cause Dalloul dénonce la politique revancharde du gouvernement

Le rapport de la Cour des comptes concernant les fonds municipaux continue de susciter diverses réactions dans les milieux politiques. Les milieux de l’opposition poursuivaient hier leurs attaques contre le gouvernement qu’ils accusent de suivre une politique «vindicative», alors qu’au niveau officiel, le mutisme le plus absolu était toujours observé concernant les infractions relevées dans le rapport. Le chef du Parlement, M. Nabih Berry, qui avait reçu mercredi une copie du rapport, consacrera le congé pascal à l’examen du document formé de 157 pages. Selon des sources proches du chef du Législatif, M. Berry compte aussi suivre de près les démarches que le parquet de la Cour de cassation entreprendra à la lumière de l’examen du rapport. Selon M. Berry, au cas où le parquet considèrerait que les faits relevés dans le rapport entraînent une responsabilité pénale et demanderait la levée de l’immunité parlementaire des députés mis en cause (MM. Rafic Hariri, ancien chef du gouvernement, Hagop Démirdjian et Bassem Sabeh, anciens ministres des Affaires rurales et municipales), la Chambre se doit de se réunir. Elle étudiera à ce moment-là les faits et jugera de l’opportunité de la levée de l’immunité dont bénéficient MM. Hariri, Démerdjian et Sabeh. M. Sabeh, qui avait contre-attaqué jeudi, est revenu hier à la charge, affirmant dans une déclaration à la presse qu’il est prêt à assumer ses responsabilités entières, au cas où «ils réussiraient à avoir un seul document prouvant qu’il y a eu abus de pouvoir ou détournement de fonds publics». L’ancien ministre d’État aux Finances, M. Fouad Siniora, également mis en cause dans l’affaire des fonds municipaux, a estimé, dans une déclaration rapportée par l’agence «al-Markaziya» que la Cour des comptes aurait dû «prendre connaissance de plusieurs autres éléments et recueillir les points de vue des personnes accusées avant d’établir son rapport». Le retour de Siniora M. Siniora, qui est attendu lundi à Beyrouth, après avoir passé à l’étranger les fêtes de l’Adha et de Pâques, a assuré qu’il compte fournir à la Cour des comptes les éléments qui lui manquent, selon les propos qui lui sont attribués. Son point de vue est partagé par M. Mohsen Dalloul, député de la Békaa et ancien ministre de la Défense. Dans une allocution qu’il a prononcée au cours d’un meeting oratoire à Kab Élias, M. Dalloul a considéré que la Cour des comptes aurait dû entendre les personnes qu’elle cite dans son rapport. «Le document fait état d’infractions et la Cour des comptes est tenue de les déterminer. Elles ne doivent pas être publiées de la sorte», a déclaré M. Dalloul qui s’en est pris vivement au gouvernement, reprochant à «un groupe de ministres de ne rien comprendre à la politique et de se laisser entraîner sur une voie vindicative qui ne sert pas l’intérêt du pays». M. Dalloul a fait valoir que si «les fonds destinés aux municipalités avaient été accordés au CDR pour qu’il puisse financer des travaux d’intérêt public, c’est parce que les municipalités étaient complètement paralysées». L’ancien ministre a aussi défendu le financement des travaux de ramassage des ordures dans Beyrouth et dans 240 municipalités grâce aux fonds municipaux. Il s’est interrogé sur les raisons pour lesquelles le gouvernement de M. Sélim Hoss, n’a pas ordonné la suspension des activités de Sukleen. De son côté, le président de la commission parlementaire des Postes et des Télécommunications, M. Abdel Latif Zein, a appelé à la retenue, avant de reprocher vivement aux médias d’anticiper l’enquête en «condamnant les uns et les autres ou en assurant que des personnes seront jugées». Le député a cité les propos du chef de l’État, le général Émile Lahoud, selon lesquels «un pouvoir ne juge pas un autre». M. Zein a déploré «les atteintes à la dignité de certaines personnes qui ont servi le pays pendant plusieurs années», avant de rappeler les principales réalisations de l’ancien régime. Il a rappelé que le Parlement s’est saisi depuis deux mois et demi de cette affaire, estimant que «si l’Assemblée nationale continue d’examiner le dossier des fonds municipaux, la justice ne peut pas s’en saisir». De son côté, le vice-président du Conseil supérieur chiite, cheikh Abdel Amir Kabalan, s’est prononcé en faveur de l’ouverture de dossiers financiers, estimant que tous les responsables doivent se placer au-dessous de la loi. Il n’en demeure pas moins que le dignitaire chiite a affirmé redouter que «l’ouverture de dossiers judiciaires en série ne porte préjudice au Liban», avant d’appeler à «la retenue».
Le rapport de la Cour des comptes concernant les fonds municipaux continue de susciter diverses réactions dans les milieux politiques. Les milieux de l’opposition poursuivaient hier leurs attaques contre le gouvernement qu’ils accusent de suivre une politique «vindicative», alors qu’au niveau officiel, le mutisme le plus absolu était toujours observé concernant les...