Diplomatie - La secrétaire d'Etat autrichienne aux AE reçue par Lahoud et Hoss Vienne pour une solution négociée au Liban-Sud(photo)

La secrétaire d’État autrichienne aux Affaires étrangères Benita Ferrero-Waldner a estimé hier à Beyrouth que la solution du problème du Liban- Sud résidait dans la négociation, sur la base de la résolution 425 du Conseil de sécurité. Elle a par ailleurs souligné que l’absence de «climat de paix» n’encourageait pas les Autrichiens à investir au Liban. Mme Ferrero-Waldner, qui effectue actuellement une visite au Liban, destinée notamment à trouver des locaux pour la réouverture de l’ambassade d’Autriche fermée depuis la guerre, a rencontré hier successivement le chef de l’État Émile Lahoud, le Premier ministre et chef de la diplomatie Sélim Hoss et le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères Zafer el-Hassan. Mme Ferrero-Waldner avait effectué il y a deux ans une première visite officielle à Beyrouth. Interrogée par la presse au palais Bustros sur le point de vue de son pays au sujet de la question du Liban-Sud, la responsable autrichienne a déclaré : «Je pense que la solution réside dans la négociation, mais il n’y a aucun espoir sur ce plan avant les élections israéliennes (de mai-juin prochains), qui pourront créer un nouvel élan». Estimant que la politique intérieure en Israël «ne permet aucune initiative» (venant de l’extérieur), Mme Ferrero-Waldner s’est dit «optimiste, mais avec prudence». «Je pense qu’il est temps que l’État hébreu se retire du Liban-Sud et qu’il respecte la résolution 425 sur la base de laquelle il faudrait négocier», a-t-elle dit. Cette position tranche avec le point du vue du gouvernement libanais, qui réclame une application «inconditionnelle» par Israël de la résolution 425 et rejette toute négociation avec l’État hébreu à ce propos. Au sujet de son entretien avec le président de la République, elle a indiqué qu’il a porté sur «les relations d’amitié unissant les deux pays». «J’ai trouvé en lui un chef d’État soucieux des droits de l’homme et de l’État de droit. Car il a affirmé que c’est sur ces fondements qu’il est possible pour le Liban de progresser et de gagner le respect de la communauté internationale», a-t-elle déclaré. Faciliter les investissements «Il y a des points communs sur lesquels nos deux pays se retrouvent et qu’il sera possible de développer dans l’avenir», a poursuivi la secrétaire d’État autrichienne. Elle a souligné qu’au cours de sa première visite, elle était parvenue à «renforcer les relations politiques». «J’ai tenté dans le même temps d’ouvrir la voie aux commerçants et aux hommes d’affaires autrichiens (pour qu’ils investissent au Liban). Mais cela nécessite du temps, parce que l’initiative leur revient à eux. Tout ce que nous pouvons faire, c’est de faciliter les choses. Un certain nombre de délégations est venu à Beyrouth, mais il est évident que l’investissement a besoin d’un climat de paix», a-t-elle dit, en référence à la situation au Liban-Sud mais aussi au plan régional. Mme Ferrero-Waldner a par ailleurs annoncé que son pays allait bientôt «revenir au Liban de manière totale», précisant qu’elle s’employait elle-même au cours de cette visite à trouver des bâtiments pour le siège de l’ambassade et la résidence de l’ambassadeur. Interrogée sur les développements en Yougoslavie, elle a indiqué que Vienne «comprend» les frappes aériennes de l’Otan contre ce pays, «car la sauvagerie pratiquée au Kosovo est inacceptable». Auparavant, au terme de son entretien avec M. Hoss au Grand Sérail, la responsable autrichienne avait exprimé dans une déclaration le souhait de son pays de renforcer ses liens avec le Liban.