Sécurité routière - Des mesures préventives pour sauver des vies humaines Démonstration d'une opération de sauvetage après un accident de voiture (photos)

«J’ai vraiment l’impression que cette fois-ci, la nouvelle équipe au pouvoir commence à prendre les choses en main. Il faut quand même leur accorder le temps nécessaire, avant de porter des jugements», affirme Ziad Akl, le président de la Yasa, une association pour la prévention routière. En réponse à une question sur l’installation des radars et l’utilisation des alcootests, mesures promises par le gouvernement il y a plus d’un mois, M. Akl affirme qu’elles n’ont pas encore été mises en route, mais que d’autres mesures préventives ont été enclenchées. Optimiste, le jeune Ziad ? Peut-être, mais son optimisme s’accompagne toujours par l’action, et son association ne lâche pas prise. Dans la foulée d’une campagne de conscientisation entamée depuis plusieurs mois auprès des jeunes et moins jeunes, la Yasa a donné rendez-vous cette fois-ci aux universitaires du campus de l’AUB. Dans une seconde initiative du genre, et secondés, une fois de plus, par des éléments de la défense civile, des dizaines de jeunes universitaires ont eu droit à une démonstration “musclée” au cours de laquelle les éléments de la défense civile ont illustré, outils en main, la manière dont se passent les opérations de sauvetage sur les lieux de l’accident. Venus en grand nombre assister à ce mini-spectacle d’une haute technologie – les équipements utilisés sont des plus sophistiqués – les jeunes ont par la suite pris part à une discussion sur les moyens de prévenir les accidents de route, qui ont encore décuplé au cours des derniers jours. Bien qu’ils reconnaissent être amateurs de vitesse et «d’un verre de trop le samedi soir», quelques jeunes nous confient que si le code de la route était sérieusement appliqué, et si les irrégularités étaient sanctionnées, il n’y aurait pas autant d’accidents. La vitesse, disent-ils, n’est pas seule en cause, ni même l’alcool, car «il n’y a pas vraiment d’excès à ce niveau-là». C’est plutôt le laxisme qui prévaut sur les routes et un comportement irresponsable de la part de certains conducteurs qui provoquent les carambolages et sinistres de tous genres . Un groupe d’étudiants originaires du Sud nous font part des multiples dangers auxquels ils sont régulièrement exposés toutes les fois où ils doivent rentrer chez eux, comme par exemple l’absence d’un terre-plein central bien solide, entre les deux côtés de l’autoroute, ou encore certains tronçons de route mal conçus (autoroute de Damour), et bien sûr, l’éternel problème du manque d’éclairage. «Il faut également relever la propension des gens à vouloir enfoncer leur pied sur l’accélérateur dès qu’ils sont sortis de Beyrouth», affirme Wassim, qui estime que la conduite d’une voiture est devenue synonyme de défoulement et de décharge nerveuse pour les gens, ces derniers venant déverser leur rancune et leurs névroses sur l’asphalte (lorsqu’il y a en a !). Entre-temps, la liste des victimes continue de s’allonger. Elle est quotidiennement au rendez-vous avec son lot de morts et de blessés. Les seules journées d’hier et d’avant-hier, les forces de sécurité intérieures ont relevé trois morts, douze blessés, se répartissant entre Tripoli, le Hermel, Amchit et la capitale. Que dire de plus sinon que l’on attend que l’optimisme de Ziad se voit justifié, et se concrétisera avec l’avènement de ces fameux radars tant promis qui chopperaient les fous du volant, et des alcootests pour pincer les fêtards et alcooliques mondains. Cela est-il suffisant cependant ? Non, dira la Yasa, car la route reste l’affaire de tous. Elle commence par l’éducation du conducteur et se termine par l’éducation de l’agent. Un effort continu qui devrait recueillir l’apport de tous les citoyens. Je.J. P.S. : Pour tous ceux qui désirent participer avec la Yasa ( Youth Association For Social Awareness) à la poursuite de la campagne nationale pour la prévention routière, contacter M. Ziad Akl aux : 05-45 25 87 ou 03- 66 40 91.