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Actualités - ANALYSE

Vie politique - Reprise des spéculations sur le sort du Cabinet Les loyalistes dénoncent ... la déloyauté de leurs adversaires

M. Sélim Hoss parle de «mascarade». Il fait savoir à la presse que le chef de l’État condamne, tout comme lui, les rumeurs persistantes sur un prochain changement de Cabinet. Le camp loyaliste voit dans cette campagne de spéculations l’effet de tortueuses manœuvres habilement enclenchées par ses adversaires. Pour faire venir l’eau à la bouche des innombrables ministrables et les lancer dès à présent à la curée. L’hallali devrait intervenir, selon des sources concordantes, après le vote du budget fin mai. Le débat au Parlement, ajoute-t-on, aura épousé les dernières forces du chétif gouvernement de technocrates. Et on le renverrait dans ses foyers, pour faire place à un Cabinet politique. Les 16 auraient de la sorte servi de fusible et assumeraient, en rentrant chez eux, un rôle collectif de bouc émissaire chargé de toute l’impopularité que les mesures fiscales du budget auront suscitée. Selon un politicien modéré et plutôt neutre, «les deux présidents, en prenant l’initiative de réfuter les spéculations sur le sort du Cabinet, leur donnent de la consistance, probablement à dessein. Il faut en effet commencer à préparer l’opinion. Ceci étant, s’il est vrai que l’on devrait former une combinaison moins faible politiquement, il est faux de penser que les donnes de base vont être bouleversées. C’est toujours le même courant Hoss qui devrait rester aux commandes de l’Exécutif. Il n’y aurait pas de récupération de M. Hariri ni pour un poste de ministre ni a fortiori pour la direction du gouvernement». Cette source explique ensuite que «le nouveau pouvoir a déjà beaucoup de mal à éviter qu’on ne le descende en flèche pour les étonnantes dérogations qui émaillent ses choix de principe. En clair, pour avoir gardé à ses côtés, dans des postes très importants, d’anciennes figures de proue dont les noms ont été beaucoup cités à propos de nombre d’affaires étranges, foncières, balnéaires et autres. Le régime ne va donc pas pactiser avec le symbole numéro un de l’ère précédente, M. Rafic Hariri, au moment où pour amadouer l’opinion, il fait ouvrir les dossiers des scandales l’un après l’autre». «Mais en même temps, poursuit cette personnalité, la subtilité consiste à faire croire que le gouvernement use de ces enquêtes sur les scandales pour faire écran, pour dissimuler son incapacité à traiter d’une manière cohérente le problème économique. On prépare donc le terrain pour que le départ du Cabinet juste après le budget apparaisse comme aussi naturel qu’inévitable». Confidences Mais l’opposition espère toujours pouvoir s’engouffrer dans la brèche quand l’actuelle équipe sautera. Ainsi, selon une source informée, l’ancien chef du gouvernement, M. Rafic Hariri, entouré de quelques-uns de ses lieutenants, a dialogué récemment avec un député influent, membre du camp loyaliste. Toujours selon la même source, M. Hariri a été catégorique : il n’y aura pas, a-t-il déclaré, d’investissements, de placement de capitaux au Liban. Dès lors, a-t-il tranché, il faut «faire appel à un autre Cabinet qui soit en mesure de faire équipe efficacement avec le régime et avec le président, pour sortir le Liban de l’ornière». Un ministre loyaliste se dit, en réponse, «offusqué de l’attitude agressive et revendicative de M. Hariri, qui oublie un peu trop vite qu’il est le principal responsable de “l’ornière” dont il parle. Et qui est un trou de quelque 20 milliards de dollars, le montant de la dette qu’il nous laisse sur les bras». Il reste qu’un froid technicien, qui ne fait pas de politique, observe pour sa part que «M. Hariri peut parler. Il n’est pas hors course. Car que cela plaise ou non, il est bien le seul qui puisse obtenir un vrai moratoire de la part des créanciers étrangers du Liban». Certes, mais les trois quarts de la dette sont intérieurs.
M. Sélim Hoss parle de «mascarade». Il fait savoir à la presse que le chef de l’État condamne, tout comme lui, les rumeurs persistantes sur un prochain changement de Cabinet. Le camp loyaliste voit dans cette campagne de spéculations l’effet de tortueuses manœuvres habilement enclenchées par ses adversaires. Pour faire venir l’eau à la bouche des innombrables ministrables et les...