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Actualités - ANALYSE

La commission ministérielle promet de se remettre à la tâche

C’est une grande bonne nouvelle : la commission ministérielle formée il y a des lustres pour élaborer une nouvelle loi électorale, et qui ne s’est réunie jusque-là que deux petites fois, va se remettre bientôt à la tâche. Dès le retour de son président, M. Michel Murr, de son voyage à Paris. Le ministre de l’Intérieur indique en outre qu’à son avis personnel, la formule des 13 circonscriptions reste la plus raisonnable. Pour peu, ajoute-t-il, qu’on rééquilibre le rapport numérique des sièges dans les deux circonscriptions du Nord : de 20 contre 8, la différence serait réduite à 16 contre 12. Quant à Beyrouth, son fractionnement en trois au lieu de deux est toujours sous étude. Certains proposent dans ce cadre de reprendre l’ancien découpage. En tout cas, la question doit être tranchée, selon les officiels, avant la fin de l’année, par un vote en Conseil des ministres. Ces sources affirment que la majorité des deux tiers requise pour faire adopter la division, que le chef du gouvernement refuse, est assurée d’avance. Le président Hoss s’est déjà engagé, tout en continuant à défendre sa position de rejet, à s’incliner devant la volonté de la majorité sans réserves mentales. Pour prouver, soulignent ses proches, qu’il reste un fervent adepte de la démocratie active, qu’il est contre toute dérive dictatoriale, même quand il lui en coûte. Mais l’opposition, qui par définition n’est jamais contente, trouve moyen d’imputer au président Hoss, à cause de sa modération, la responsabilité de la dislocation électorale de la capitale. Les opposants soutiennent que démissionner pour protester contre des actes qui vont à l’encontre de sa conviction n’est pas un acte de dictateur, bien au contraire, mais d’un pur démocrate. Autrement dit, ils invitent M. Hoss à partir pour rester conséquent avec lui-même et pour servir leurs desseins. Malheureusement pour eux, le départ de M. Hoss n’empêcherait pas Beyrouth d’être divisé, et c’est pourquoi il compte garder son poste aussi longtemps que possible. Quant au président Émile Lahoud, les proches de Baabda affirment qu’il ne s’est pas encore prononcé sur le découpage électoral et qu’il donnera son avis quand le Conseil des ministres en discutera. Pour le moment, le chef de l’État, fidèle à sa mission d’arbitre, recueille les différentes opinions et analyse notamment les diverses réactions que suscite la formule dite des 13. Devant ses visiteurs, il se contente de répéter les principes de base auxquels il tient particulièrement : l’égalité réelle de tous les Libanais et de toutes les régions devant la loi électorale, une saine représentativité et une bonne dose de brassage intercommunautaire. Il souligne, lui aussi en démocrate, que la Chambre reste libre d’amender comme elle veut le projet que le gouvernement devra lui soumettre. À ce propos, un ministre souligne que le gouvernement ne va évidemment pas remettre sa copie avant de s’être assuré une confortable majorité au Parlement. Ce qui à son avis serait facile à obtenir, une fois qu’on aura corrigé les quelques erreurs de frappe de la première mouture, dont le déséquilibre dans la répartition des sièges au Nord. Le président Nabih Berry accepte, d’après ce ministre, la division en deux du Sud, une fois le retrait israélien accompli. M. Walid Joumblatt a obtenu pour sa part ce qu’il voulait comme fractionnement du Mont-Liban et il votera avec son bloc pour le texte gouvernemental. Les députés de la Békaa ne posent pas de problème ni de questions. Il ne resterait alors dans l’opposition, estime cet officiel, que le groupe Hariri, hostile à la division de Beyrouth. Toujours est-il qu’un proche de Bkerké se demande «pourquoi le gouvernement ne s’épargne-t-il pas tout ce casse-tête en adoptant tout simplement le caza. Une formule qui a fait ses preuves sur le plan du degré réel de représentation. Et qui permet en outre aux minorités enclavées de faire entendre une voix qui se diluerait dans un ensemble plus grand. Pour donner un exemple, que vaudraient politiquement les chiites de Jbeil, qui s’en soucierait, qui en tiendrait compte si cette région devait être annexée au Kesrouan et ne pas voter seule ? Où serait alors le fameux brassage dont on nous chante les vertus ? Englouti, disparu, volatilisé».
C’est une grande bonne nouvelle : la commission ministérielle formée il y a des lustres pour élaborer une nouvelle loi électorale, et qui ne s’est réunie jusque-là que deux petites fois, va se remettre bientôt à la tâche. Dès le retour de son président, M. Michel Murr, de son voyage à Paris. Le ministre de l’Intérieur indique en outre qu’à son avis personnel, la...