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Actualités - CHRONOLOGIE

Communautés - Le patriarche maronite à Hadeth, Furn el-Chebbak, Sin el-Fil, Dora et Achrafieh Sous le signe de l'unité, journée faste pour Sfeir (photos)

«Les jours que nous vivons sont plus difficiles encore que les 17 années de guerre que nous avons vécues», a affirmé samedi le patriarche Sfeir, au terme d’une journée particulièrement chargée au cours de laquelle il s’est rendu à Harissa pour y célébrer une messe de jubilé à l’intention des Sœurs de Besançon, avant de se rendre à Hadeth, pour l’inauguration d’une nouvelle aile de l’hôpital Sainte-Thérèse, puis au siège de la Ligue maronite, et enfin au dîner des anciens de La Sagesse. Le véritable bain de foule auquel il a eu droit, à différents moments de sa journée, a été mis à profit par le chef de l’Église maronite pour prêcher l’unité entre Libanais, l’arme la plus sûre, a-t-il dit, pour sauvegarder l’indépendance du Liban, en cette étape délicate de son histoire. Le chef de l’Église maronite exprimait là une conviction que les diverses étapes de sa journée avaient, d’une certaine façon, confirmée. Face à une population sortie massivement l’acclamer, à Hadeth, Furn el-Chebback ou Sin el-Fil, et qui n’a pas hésité à brandir des portraits du général Michel Aoun ou le cèdre stylisé du parti Kataëb, toujours banni de certaines régions, le patriarche a pu mesurer le degré de frustration d’une frange de la population qui estime n’avoir pas encore obtenu justice pour ses souffrances, et qui se considère toujours exclue de la vie politique. Le patriarche a entamé sa journée par une messe célébrée en la basilique de Harissa pour le deuxième centenaire de la fondation des soeurs de la charité de Besançon, en présence notamment de Mgr Lucien Dalloz, évêque de Besançon, de la supérieure de la congrégation, mère Marie Antoine, de la supérieure provinciale mère Nouha Najjar et d’un grand nombre de religieuses venues de France et de Rome. Le patriarche Sfeir a rendu hommage à l’esprit de service et à la force morale, à l’énergie et au courage des membres de la congrégation durant la guerre, ainsi que, d’une manière générale, à leur dévouement depuis leur installation en Orient, voici cent ans. Ovationné C’est vers 14 heures que le patriarche est arrivé à Hadeth, pour l’inauguration de la nouvelle aile du bâtiment de l’hôpital des Sœurs de Sainte-Thérèse. En chemin, le chef de l’Église maronite a dû effectuer plusieurs haltes à Dora, Sin el-Fil devant l’église Notre-Dame, Tahouita- Furn el-Chebbak et Hazmié, sans compter deux haltes à Hadeth même, où ce sont des cavaliers en tenue traditionnelle qui ont paradé à son intention. Au son des cloches et des vivats, des banderoles, des drapeaux aux couleurs du Liban et du Vatican et des portraits tapissant les murs, le patriarche, ovationné, a dû mettre pied à terre à chaque fois, et saluer édiles, religieux et fidèles, notamment les écoliers massés des deux côtés de la route qu’il empruntait. À Hadeth, arrêté auprès de l’église Saint-Georges, le chef de l’Église maronite s’est adressé à la foule déclarant : «Nous savons que, comme tous les Libanais, vous avez connu des jours difficiles, amers. Mais la bonne volonté et la solidarité entre tous les Libanais viennent à bout des jours difficiles. Nous devons tous être solidaires. Aucune communauté ne peut faire à elle seule un Liban. Le Liban n’existe que par la volonté de tous et de toutes les communautés». «Comme le phénix, auquel il a été comparé, le Liban renaît aujourd’hui de ses cendres», devait-il affirmer, arrêté un peu plus loin, au niveau de l’église al-Saydé. À l’hôpital Sainte Thérèse, le patriarche Sfeir a été accueilli par le ministre de la Santé Karam Karam, ainsi que par les députés Nassib Lahoud, Camille Ziadé, Samir Azar, Nabil Boustani, Pierre Daccache, Elie Hobeika, Salah Haraké, Bassem el-Sabeh, Ayman Choukeir et Jean Ghanem. Il y avait là également les évêques Roland Aboujaoudé, Boulos Matar, Chucrallah Harb et Boulos Saadé, des représentants du Conseil supérieur chiite et de cheikh Mohammed Hussein Fadlallah. À l’issue de la cérémonie, et après une halte devant la municipalité de Furn el-Chebback où une importante foule l’attendait, le patriarche s’est rendu au quartier de la Quarantaine, pour visiter les nouveaux locaux de la Ligue maronite, en présence notamment de représentants des présidents de la République, de l’Assemblée et du Conseil. Dernière recommandation À cette occasion, le président de la Ligue maronite Pierre Hélou a remercié le patriarche pour sa visite à une institution «laïque», rappelant que la Ligue est passée de la phase de l’action spontanée, à celle de l’action étudiée, programmée, et demeure en étroit contact avec le chef de Bkerké. La Ligue maronite, a-t-il encore souligné, «se propose de servir le bien commun, sachant que ce dernier sert les maronites et les chrétiens, et correspond aux aspirations de tous les Libanais». Dans un mot de circonstance, le chef de l’Église maronite a lui-même souligné l’importance de maintenir la hiérarchie religieuse et l’élite laïque en étroit contact, «le siège patriarcal maronite étant le premier dépositaire de la tradition et du patrimoine». La longue journée du patriarche Sfeir devait se terminer au collège de La Sagesse, qui célèbre le 125e anniversaire de sa fondation. Il y a d’abord célébré la messe. Anciens du collège, représentants des trois premières magistratures et personnalités de premier plan de la communauté maronite ont ensuite accueilli le patriarche dans le nouveau bâtiment abritant le siège de l’amicale des anciens. Parmi les convives qui ont assisté au dîner offert en l’honneur du patriarche Sfeir, MM. Élias Hraoui et Michel Murr. Clôturant par un mot improvisé les allocutions marquant le repas, le patriarche Sfeir devait faire aux présents sa «dernière recommandation» : «Reste unis, chrétiens et musulmans, pour préserver l’indépendance du Liban, et le Liban tout court».
«Les jours que nous vivons sont plus difficiles encore que les 17 années de guerre que nous avons vécues», a affirmé samedi le patriarche Sfeir, au terme d’une journée particulièrement chargée au cours de laquelle il s’est rendu à Harissa pour y célébrer une messe de jubilé à l’intention des Sœurs de Besançon, avant de se rendre à Hadeth, pour l’inauguration d’une...