Rechercher
Rechercher

Actualités - ANALYSE

Réfugiés palestiniens - Une présence armée qui se fait inquiétante Les instances religieuses réclament le règlement de la question des camps

À des degrés d’intensité variés – on ne peut quand même pas trop en demander à certaines communautés –, les instances religieuses de ce pays se préoccupent derechef d’une présence palestinienne qui, comme un volcan endormi, se réveille pour entrer de nouveau dans une phase d’inquiétante activité. Un dignitaire haut placé réclame de la sorte sans ambages que l’on dispose dès à présent des camps, qu’on les mette au pas, qu’on y établisse l’ordre républicain libanais et qu’on cesse de recourir à de douteux palliatifs comme les soi-disant barrages aux entrées. Pour éviter de pénibles surprises, voire une nouvelle explosion. Cette personnalité, qui ne manifeste généralement pas beaucoup de sympathie pour Taëf, se réfère cependant à cet accord pour rappeler que le texte ordonnait en termes très nets «la dissolution, dans un délai de six mois courant après l’approbation des réformes constitutionnelles, de toutes les milices, non libanaises aussi bien que locales, leur armement devant être remis à l’État libanais». Effectivement, ces groupements ont été dissous, à l’exception des cellules de la Résistance libanaise opérant au Sud. Et surtout, ce qui se justifiait beaucoup moins, en épargnant les organisations palestiniennes basées dans les camps de réfugiés, sous le prétexte que les circonstances n’étaient pas propices... Et qu’il ne fallait pas affaiblir le négociateur palestinien face à l’Israélien. Ce qui est un comble, quand on sait que ce même négociateur palestinien a fini par tourner le dos à la solidarité arabe et par brader sa propre cause en signant un traité de paix séparé avec l’ennemi. De toute façon, on avait mélangé les torchons et les serviettes, car la question de la présence palestinienne armée au Liban n’a qu’un rapport très éloigné avec le processus de paix régional. Aujourd’hui, en tout cas, les illusions se sont dissipées. «Il n’y a aucune raison, dit la personnalité religieuse, qu’on laisse des armes aux mains des réfugiés palestiniens, qu’ils soient arafatistes ou anti-Fateh. La distinction qu’on peut faire entre le fusil relevant de l’Autorité palestinienne qui coopère avec Israël et celui des organisations dites “du refus”, basées aussi en Syrie et en Jordanie, est absurde. Comme il n’est plus du tout question, ainsi que le président Hoss l’a clairement souligné, de laisser agir des étrangers à partir du territoire libanais, cet armement palestinien n’a pas lieu d’être et doit être remis immédiatement à l’État libanais. Les Palestiniens qui veulent résister peuvent le faire à partir de leur propre territoire, comme le montrent les jeunes de l’Intifada ou les combattants du Hamas. Ou encore, à la rigueur, ils peuvent se mettre au service de la Résistance libanaise, si elle accepte de les adopter, tout mouvement de cette sorte étant légitimement autorisé à se renforcer en embrigadant le cas échéant des non-nationaux. Mais les Palestiniens ne peuvent pas agir en tant que tels à partir de notre territoire. Leurs armes, à quelque camp qu’ils appartiennent, ne sont que facteur de discorde. Entre eux d’abord, entre eux et nous autres Libanais ensuite. Dans tous les cas, leur activisme ici met en péril la stabilité du pays et porte atteinte au principe de souveraineté nationale dont nous avons besoin pour survivre. Dans l’ensemble, en effet, l’élément palestinien armé ne peut servir au Liban que les desseins d’Israël et lui permettre éventuellement de frapper durement notre infrastructure après son retrait du Sud. De plus, il est évident que l’agitation palestinienne ici renforcerait les arguments israéliens opposés au droit de retour des réfugiés et favoriserait cette implantation que tous les Libanais rejettent. Il n’y a plus, comme jadis, de clivage national en ce qui concerne les Palestiniens. Alors rien ne peut justifier la passivité des autorités et leur refus d’assumer la responsabilité d’une solution toute simple : la prise en charge sécuritaire des camps qu’aucun droit d’extraterritorialité ne couvre».
À des degrés d’intensité variés – on ne peut quand même pas trop en demander à certaines communautés –, les instances religieuses de ce pays se préoccupent derechef d’une présence palestinienne qui, comme un volcan endormi, se réveille pour entrer de nouveau dans une phase d’inquiétante activité. Un dignitaire haut placé réclame de la sorte sans ambages que l’on dispose...