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Actualités - REPORTAGES

Recherche scientifique - Un nouveau centre au Liban profite des satellites mondiaux La télédétection : transformer les images radars en informations (photos)

Aucune recherche ne peut plus se passer de l’apport des satellites. Pour ne pas être en reste, le Liban, et plus particulièrement le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), vient de se doter depuis trois ans d’un centre spécialisé dans la télédétection. La mission de ce centre : se procurer des images satellites selon les besoins du pays et transformer ces données brutes en informations utilisables dans divers domaines. La télédétection consiste à utiliser les satellites tournant en orbite autour de la Terre pour étudier l’aspect en surface du sol. Le satellite s’appuie précisément sur la réflexion des rayons du soleil (ou des ondes de radar), et à son bord un matériel capable de les détecter et de produire des images. Ces détecteurs permettent de décoder le message des ondes qui leur parviennent, la façon dont elles sont réfléchies vers le satellite étant un indicateur du genre de paysage dont elles proviennent (forêt, champs, mer, constructions, villes…). Non seulement il est possible à ces détecteurs d’identifier le paysage, mais ils peuvent également recueillir des informations utiles et déterminer, à titre d’exemple, si les arbres sont malades ou pas, si l’eau est polluée ou propre, s’il existe des carrières en certains endroits… Tous ces avantages rendent indispensables l’utilisation du satellite dans le monde moderne. Il est plus rapide, plus économique, plus pratique, plus précis que les photos aériennes ou la recherche sur le terrain. «Le Liban a un retard qu’il doit rattraper dans ce domaine par rapport aux pays arabes», souligne M. Mohammed Khawlie, directeur du Centre national de télédétection. Comment se passe le travail au centre ? «Nous nous procurons les images satellites selon les besoins des personnes qui nous contactent», dit-il. «Nous les décodons ensuite sur ordinateur et les transformons en informations concentrées sur un sujet donné : incendies de forêt, eau…». Dans quels domaines la télédétection est-elle employée actuellement au Liban ? «Dans des études thématiques selon les besoins du pays», répond M. Khawlie. «Actuellement, on l’utilise beaucoup pour des études autour des sources et de la gestion de l’eau, la couverture végétale (forêts ou cultures), l’extension des villes et les conséquences de l’urbanisation, les sites archéologiques, la gestion de l’environnement dans les régions très urbanisées donc exerçant une pression très forte sur les ressources naturelles, l’agriculture, l’étude du sol, les polluants, la géologie, l’emplacement des métaux, etc». Plus précis que les photos aériennes Interrogé sur les principaux collaborateurs du centre, M. Khawlie répond : «Nous avons actuellement trois genres de projets, ceux financés par les ministères, notamment ceux des Ressources hydrauliques et électriques, de l’Environnement et de l’Agriculture. Des organisations internationales, comme l’Union européenne ou des programmes francophones comme Cedre, s’adressent à nous au besoin. Sans compter que nous travaillons en collaboration avec d’autres centres à l’étranger. Enfin, des projets de recherche scientifique, qu’ils soient financés par le CNRS ou une université quelconque, obtiennent des données de nous». Selon lui, la transformation de l’image radar en information requiert une recherche appliquée et une méthode scientifique très stricte. «Nous avons toutes les ressources pour fournir un travail très complet et nous commençons à nous faire connaître», fait-il remarquer. Le centre a quinze ou seize employés, dont cinq chercheurs détenteurs de doctorats, plusieurs assistants chercheurs et le personnel administratif. Cependant, le tableau est-il parfait ? La réponse du directeur est négative. «Nous souffrons d’un manque à tous les niveaux», dit-il. «Notre budget administratif, à l’instar du budget du CNRS, reste insuffisant. Il atteint environ les 200 millions de livres par an. Cependant, nous ne dépendons pas uniquement du financement du CNRS. Nous avons adopté la politique du financement extérieur dans le cadre des projets dont nous avons la charge. Ceux-ci représentaient à peine la somme de 25 mille dollars quand nous avons commencé. Ils ont atteint les 350 mille dollars aujourd’hui». Ressources nationales négligées Souvent, comme nous l’apprend M. Khawlie, le matériel (sophistiqué et cher) est assuré dans le cadre de projets dont le budget permet l’achat de tel ou tel appareil. «Nous effectuons de véritables acrobaties pour parvenir à acquérir de nouvelles installations et payer décemment nos cadres», souligne-t-il. Il insiste sur la nécessité de progresser, arguant que «ces techniques sont relativement neuves dans le monde et particulièrement au Liban. Les pays environnants sont très en avance sur nous. Nous avons le choix de progresser ou de disparaître». Mais les problèmes financiers et administratifs ne sont pas les seuls à créer des obstacles au développement d’un tel centre au Liban. «On néglige les ressources nationales», affirme M. Khawlie. «Les projets dont nous pouvons nous occuper ne nous sont pas toujours confiés. À titre d’exemple, le Conseil de développement et de reconstruction (CDR) confie le plus souvent ses projets à des étrangers. Il faut que l’État fasse en sorte que les ressources du pays soient connues et inventoriées» Et le secteur privé ? «Ceux qui travaillent dans ce domaine nous connaissent, bien sûr», répond-il. «Certains nous contactent déjà. Mais il faut que, à l’avenir, ils nous confient plus de projets, puisqu’ils nous font déjà confiance. Cette négligence n’est pas volontaire, mais il s’agit plutôt d’une carence qui doit être comblée». M. Khawlie conclut : «Il est vrai que nous sommes nouveaux et devons encore nous imposer. Mais il faut néanmoins que l’État assure une bonne coordination». Le centre construit actuellement une bibliothèque et une vidéothèque qui mettront à la disposition de tous les informations qui s’y trouvent. L’équipe du centre est également prête à collaborer dans des projets à une échelle régionale.
Aucune recherche ne peut plus se passer de l’apport des satellites. Pour ne pas être en reste, le Liban, et plus particulièrement le Conseil national de la recherche scientifique (CNRS), vient de se doter depuis trois ans d’un centre spécialisé dans la télédétection. La mission de ce centre : se procurer des images satellites selon les besoins du pays et transformer ces...