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Actualités - REPORTAGES

Statut civil - "Rassemblement national" devant le siège du gouvernement Campagne pour la liberté de choix

Ils étaient près de 200, tous âges confondus , à se retrouver hier soir, devant le siège du gouvernement. Leur revendication, validée par une pétition signée par 55 mille citoyens libanais, vise à obtenir une loi sur un statut d’état civil facultatif. Chose plutôt rare au Liban, toutes les communautés religieuses, partis politiques et associations civiles étaient représentés, dans le cadre d’un véritable rassemblement national. Étudiants, militants, professeurs d’université, responsables et membres de la société civile, bref, tous étaient à ce rendez-vous qui inaugurait le début d’une longue campagne en faveur de «la liberté de choix». Imad est venu défendre, comme il dit, «la liberté, toute forme de liberté, quelle qu’elle soit». Ce n’est pas seulement le mariage civil qui est en question , a-t-il renchéri. «Le problème est plus vaste, car il est demandé aujourd’hui que l’on ne mêle plus le politique et le religieux à la vie personnelle». Pour Mme Azza Mroué, vice-présidente du Comité des droits de la femme libanaise, le problème du statut religieux (obligatoire) n’est pas seulement une atteinte aux libertés individuelles, mais relève également de considérations d’ordre familial. «Si à Dieu ne plaise, il y a rupture ou divorce dans un couple, les enfants doivent être confiés à celui des deux parents qui est le plus apte à assurer la garde des enfants. C’est alors au juge civil de décider, car après tout le seul intérêt à prendre en compte est celui des enfants». Conçue sur plusieurs étapes, cette campagne qui a débuté hier par le sit-in, s’étendra jusqu’en avril de l’an 2000, nous explique Ogarith Younan, coordinatrice de l’Association des droits humains (Haraket Houkouk an Nas), une association qui a assuré la coordination du mouvement au plan national. La deuxième étape consistera à faire voter le projet de loi qui a été préparé par les différents partenaires en présence. Pour cela, il faudra poursuivre les contacts politiques entrepris en ce sens avec plusieurs députés, a-t-elle expliqué. Ce texte de loi, qui a déjà été présenté à tous les ministres et membres du Parlement, est le résultat d’une longue étude qui a pris en compte les projets des différents partis politiques, à savoir le Parti démocratique (en 1972), le Parti laïque démocratique (en 1982), le PSNS (en 1997) et enfin le projet présenté par l’ancien président de la République, M. Élias Hraoui (en 1998). «Il faut relever que le projet de loi en faveur d’un statut d’état civil facultatif date depuis plus de 64 ans», affirme Ogarith Younan. Dans un second temps, poursuit la coordinatrice , le sit-in sera suivi, dès cette semaine d’ailleurs, d’une campagne télévisée ponctuée de 60 spots diffusés (gratuitement) sur la LBCI et la MTV. «On veut démontrer qu’il s’agit d’une demande populaire qui n’est pas revendiquée par une élite ; plusieurs personnes ont été lésées par les lois religieuses et pâtissent de leurs problèmes familiaux» reprend Ogarith Younan. Pour le Rassemblement national en faveur d’un statut civil facultatif, l’objectif est de faire parvenir le message aux citoyens, afin de démentir les rumeurs qui circulent à propos de cette loi, des répliques du genre «elle est antireligieuse, elle encourage le divorce, ou va à l’encontre des valeurs familiales, communautaires». Joe Haddad, membre de l’Association des droits humains et du Conseil des Églises du Moyen-Orient, affirme que la campagne d’intimidation contre ce projet de loi n’ira pas loin. «Moi, je suis croyant et c’est en témoignage de ma foi, que je milite pour ce projet de loi, la foi étant, dans son essence même, libre et facultative. D’ailleurs, il y a beaucoup de croyants parmi nous et des hommes religieux qui nous ont même soutenus». Plusieurs professeurs sont venus se joindre à ce mouvement. Professeur de sociologie à l’UL, Mme Fahmiyé Charafeddine, veut, comme elle dit, assumer ses «responsabilités envers les générations à venir, car la solution, est la mutation progressive, vers une société civile. Que l’on libère donc l’espace personnel des entraves qui perturbent les relations entre les gens».
Ils étaient près de 200, tous âges confondus , à se retrouver hier soir, devant le siège du gouvernement. Leur revendication, validée par une pétition signée par 55 mille citoyens libanais, vise à obtenir une loi sur un statut d’état civil facultatif. Chose plutôt rare au Liban, toutes les communautés religieuses, partis politiques et associations civiles étaient...