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Actualités - REPORTAGES

Organisation sociale - Risquer sa vie pour sauver celle des autres La Défense civile, un organisme négligé par l'Etat (photos)

Durant les longues années de guerre qui ont ébranlé le Liban à partir de 1975, la Défense civile a été amenée à plusieurs reprises à jouer un rôle capital dans le sauvetage d’une population en détresse. Et parallèlement à cette période de guerre, la Défense civile a souvent été appelée à la rescousse pour faire face à des sinistres divers, lutter contre les incendies, alléger les souffrances des civils, apporter un secours urgent lors d’accidents majeurs… Fondée par décret ministériel en 1959, la Défense civile est un organisme très mal connu du grand public. Pourtant, ses objectifs et son action – à l’instar de la Croix-Rouge et de la Brigade des pompiers – sont vitaux pour le bien-être et le salut de la population civile. Que de fois les jeunes équipes de la Défense civile se sont jetées sans hésitation au cœur du danger, avec des moyens rudimentaires datant d’un autre âge, pour sauver la vie des citoyens ? Dans la mission qu’elle accomplit, la Défense civile a apporté la preuve de sa capacité à surmonter les difficultés et aplanir les obstacles. Elle continue à accepter – bon gré, mal gré – son statut particulier qui fait d’elle une institution soumise à la seule loi de l’État, ne dépendant que de lui et s’assurant par le succès de ses missions une certaine crédibilité aux yeux de la population des différentes régions du pays. Une implantation irrationnelle Dans le contexte présent, quels sont les moyens réels dont dispose la Défense civile pour mener à bien sa mission ? Quels sont les effectifs de cet organisme ? Quelle est l’étendue de son réseau dans l’ensemble du pays ? Bénéficie-t-elle d’un soutien financier substantiel de la part de l’État ? Son équipement est-il suffisant, compte tenu de l’importance de sa tâche ? Autant de questions auxquelles nous avons tenté d’apporter quelques éléments de réponse. Encore que les hauts responsables concernés se soient refusés à nous fournir les détails nécessaires sur ce plan. Nous avons entrepris toutes les démarches requises auprès du ministère de l’Intérieur afin d’obtenir le feu vert nécessaire pour recueillir des informations précises et rigoureuses sur la situation actuelle de la Défense civile. Mais en vain. Les requêtes (écrites) que nous avons présentées sont restées lettre morte. Il reste que l’enquête que nous menons à ce sujet nous a permis quand même d’obtenir quelques éléments d’information sur les difficultés et les problèmes auxquels est confrontée la Défense civile. La première impression qui se dégage en menant une enquête sur ce dossier est que les centres de la Défense civile sont éparpillés dans le pays d’une manière totalement irrationnelle comme pour les rendre inopérants et inefficaces. Certaines régions sont littéralement privées de centres de Défense civile : de Kartaba, dans le caza de Jbeil, à Reyfoun dans le Kesrouan, c’est le vide. Cette absence totale d’infrastructure se fait ressentir également au Liban-Sud et dans la Békaa, entre Tyr et Saïda, Nabatyeh et Tebnine, Baalbeck et le Hermel où aucun centre n’est prévu. Cette disparité affecte considérablement l’efficacité de la Défense civile qui devrait agir ponctuellement et rapidement pour être opérante. Entraide, solidarité et respect de l’autre D’autre part, les secouristes chargés de la prévention et de la lutte contre les incendies collaborent avec d’autres services pour assurer les secours aux victimes des accidents de la route, la protection des biens et de l’environnement. Ces volontaires ne sont pas, toutefois, suffisamment armés et soutenus dans leurs missions. Ils n’ont pour seule motivation que quelques valeurs auxquelles ils croient : l’entraide, la solidarité et le respect de l’autre. Quant à l’équipement dont ils sont dotés, il demeure vétuste, rudimentaire et souvent inefficace. Que dire encore de la situation matérielle des jeunes secouristes de la Défense civile ? Leur statut n’est effectivement pas à envier : un salaire dérisoire, une indemnité de fin de service inexistante et une menace de mise à la retraite anticipée avec l’âge. C’est que ce métier tient davantage de la vocation. En septembre dernier, le gouvernement a décidé d’améliorer les moyens d’action de cet organisme étatique qui, dans un autre pays, seconde le citoyen dans tous les aléas de la vie quotidienne. Mais l’aide consentie par le Conseil des ministres à la fin de l’été dernier reste bien en deçà des réels besoins dans les différents domaines. Faudrait-il qu’au Liban la sécurité du citoyen soit tributaire uniquement de l’enthousiasme de quelques âmes généreuses prêtes à se sacrifier pour combler certaines négligences ?. Les attaques israéliennes répétées ont montré ce que valaient le courage et la détermination de la Défense civile. Il est souhaitable que l’État dote cet organisme des moyens les plus perfectionnés pour rendre sa tâche moins lourde et plus efficace, de manière à encourager les jeunes à s’engager dans ce qui est plus qu’une mission, une véritable vocation.
Durant les longues années de guerre qui ont ébranlé le Liban à partir de 1975, la Défense civile a été amenée à plusieurs reprises à jouer un rôle capital dans le sauvetage d’une population en détresse. Et parallèlement à cette période de guerre, la Défense civile a souvent été appelée à la rescousse pour faire face à des sinistres divers, lutter contre les incendies,...