Liban 2000 - Soirée africaine Les tambours du grand maître Doudou N'Diaye Rose : quand le rythme bat la chamade(photos)

À 70 ans, le légendaire Doudou N’Diaye Rose reste fidèle à sa renommée. Accompagné d’une vingtaine de percussionnistes, le chef tambour major de Dakar a donné une merveilleuse prestation à Manara, dans le cadre du festival Liban 2000. Durant deux heures pleines, les tambours ont empli le ciel de Beyrouth de leurs échos. Désertant leurs sièges, les spectateurs se sont pressés aux devants de la scène pour mieux se laisser habiter par cette musique viscérale qui raconte l’Afrique authentique. Le show laser et les diapositives qui accompagnaient le concert juraient toutefois avec ce style de musique qui aurait été mieux mise en relief dans un cadre simple. Heureusement, il restait au public la possibilité de fermer les yeux, lorsque le visuel devenait trop agressif. Auteur de l’hymne national sénégalais, Doudou N’Diaye Rose est un immense percussionniste et un précieux ambassadeur de la culture de son pays. À la fois gardien des traditions et innovateur, il a joué avec des artistes internationaux de grande renommée comme Miles Davis, Dizzie Gillespie, Peter Gabriel et la compagnie japonaise Kodo de percussion. À Beyrouth, Doudou N’Diaye Rose et sa bande ont offert, comme prévu, un spectacle de qualité. Dommage que les nombreux sièges soient restés aux trois quarts vides, le gros du public présent étant composé de jeunes qui avaient payé des places debout. Vêtus d’habits traditionnels, le sourire aux lèvres et le visage très expressif, les vingt batteurs et batteuses sénégalais ont sorti de leurs instruments une infinité de sons, et dansé sur des symphonies toujours nouvelles, invitant le public à participer à la fête. Ce n’est qu’après avoir laissé tous ses musiciens s’exprimer que Doudou N’Diaye Rose a pris la parole. Avec une agilité et une souplesse étonnantes, il a donné un dynamique aperçu de son art, tapant sur ses tambours d’une main – ou d’une baguette – parfaitement maîtrisée ; dansant, sautant, chantant des refrains. «Sur la ceinture de mon père, je vous aime tous», a lancé en conclusion ce grand homme à la frêle silhouette, qui n’a cessé, d’un bout à l’autre de la soirée, de dialoguer avec son public. Menés à la baguette de Doudou N’Diaye, les tambours sénégalais ont dévoilé toute la richesse de leur répertoire rythmé. Un moment magique, au cœur de la musique.