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Actualités - REPORTAGES

Documentaires - Deux nouveaux films de Bahij Hojeij Quand la caméra remonte l'histoire : lieux saints et musée national ...

«Le Liban, message d’une terre sainte» (35mn) et «Le Musée national. Renaissance» (17mn) sont les deux derniers documentaires réalisés par Bahij Hojeij, (prix de la ville de Palerme pour «Makhtoufoun», le meilleur documentaire méditerranéen en 1998). Le premier est une commande du ministère de la Culture, le second a été spécialement conçu pour la Direction générale des antiquités. Le Liban, message d’une terre sainte vise à inciter les pèlerins qui se rendent à Jérusalem pour le jubilé de l’an 2000 à inscrire à leur itinéraire le Liban. Outre le fait que le pays du cèdre est largement cité dans la Bible et l’Évangile, il possède des sites historiques et religieux qui valent le détour, si l’on peut dire. Les très belles images du film, signées Milad Taouk, en témoignent. Sur une musique de fond, spécialement créée par Zad Moultaka, de superbes prises de vue défilent, accompagnées de propos explicatifs en voix off (Éric Bessone), et parfois de textes tirés de Livres Saints. Construit par succession de thèmes (localisation géographique des lieux saints ; ermitages et monastères ; chapelles et lieux de pèlerinage ; architecture et fresques dans les églises et les couvents ; dévotion mariale et saints du Liban), ce documentaire suit les traces du Christ puis celles de la chrétienté dans toutes les régions du pays. Il a nécessité trois mois de travail entre repérages, tournage et montage. Pour les références, Bahij Hojeij s’est adressé à des spécialistes : Hassan Sarkis, père Youhanna Sader, Dr Martiniano Roncaglia, Victor Sauma, Dr Souad Slim, Johnny Rahmé, ainsi que notre collaborateur Edgar Davidian. Terre sacrée C’est sur les cèdres du Liban, célébrés dans le Cantique des Cantiques que s’ouvre le film. Suivent des vues des rivages millénaires de Tyr et Saïda illustrées de passages de l’évangile. On passe ensuite au son des cloches, à la nature verdoyante de la Kadicha. Parsemée de chapelles, d’ermitages et de monastères (dont le plus ancien, Saint-Antoine de Kozhaya, remonte au Ve siècle), cette vallée a abrité depuis le troisième siècle des hommes de Dieu : ascètes, ermites chrétiens et même soufis musulmans. Des inscriptions grecques, syriaques et arabes, gravées sur les parois des ermitages rupestres, portent témoignage de la rencontre, sur ce site, de chrétiens de différents rites et cultures. Visite ensuite des chapelles, souvent creusées dans le roc, disséminées un peu partout dans la montagne. Puis retour à Cana, à 15 kilomètres de Tyr, que les exégètes contemporains considèrent comme Cana el-Jalil. Là où le Christ, invité à des noces, a accompli son premier miracle. On passe à nouveau par Tyr et Sidon où, selon l’Évangile, Jésus fit des guérisons et prêcha la bonne nouvelle. La légende veut que la Sainte Vierge l’ait accompagné dans ce périple et qu’elle l’attendait réfugiée dans une grotte sur la colline de Magdouché, surplombant Sidon, aujourd’hui connue sous le nom de Saydet el-Mantara («Notre-Dame de la garde»). Cette grotte est devenue un lieu de pèlerinage. Chaque coin du Liban recèle son lot de sites anciens à découvrir. Dans la plaine de la Békaa, par exemple, s’élèvent les fameuses grottes de Ferzol habitées dans les premiers siècles par les cénobites. Et, près de la source de l’Oronte, la caverne de «Mar Maroun», retraite de Saint-Maron. Églises, couvents, chapelles Les églises construites sur les ruines de temples païens ou romains sont nombreuses au Liban. Certaines conservent encore des fresques murales. «Ces peintures murales d’inspiration byzantine, qui remontent aux XIIe et XIIIe siècles, sont malheureusement laissées à l’abandon. Il faudrait qu’elles soient restaurées de toute urgence», signale le réalisateur dans le commentaire explicatif. Couvents, églises, chapelles… L’équipe du tournage a sillonné le pays et a recensé un très grand nombre de lieux intéressants. Il a fallu n’en retenir que les plus importants, le film étant limité à 35 minutes. Parmi ceux-là : Saint-Jean-Marc, (Byblos), une cathédrale de style roman dont la construction remonte à l’an 1115. À l’est de Byblos, une petite chapelle dédiée à St-Siméon, construite par les croisés pour abriter l’énorme tronc de colonne en marbre au sommet duquel vivait ce stylite du VIe siècle. Au Nord, le couvent de «Saydet el-Nourié» construit à la suite d’un miracle, celui de «Balamand» fondé il y a huit siècles par les moines cisterciens. Au Sud, à quelques kilomètres de Joun, le couvent du Saint-Sauveur abrite un très beau musée. Dans la montagne du Kesrouan, le couvent de Bzommar, à l’origine un ancien temple païen, est aujourd’hui le dépositaire du patrimoine national arménien. Sans oublier le sanctuaire de Harissa et les lieux de pèlerinage des saints libanais : la maison natale de Saint-Charbel à Baakafra, la tombe de la bienheureuse Rafka à Kfifane et celle du père Neematallah el-Hardini que le pape Jean-Paul II à inscrit dans l’album des bienheureux le 10 mai 1998. Le film s’achève sur des images symboliques : minaret et clocher se côtoyant, musulmans en prière dans une mosquée et vieux moine en méditation… Depuis le temps du Christ à nos jours, une visite en images, son et musique des plus célèbres lieux de cultes au Liban. Ce film sera diffusé à partir de la première semaine de l’an 2000 sur toutes les chaînes locales et sur satellites. Histoire du Musée Le Musée national. Renaissance est le second documentaire réalisé par Bahij Hojeij pour la Direction générale des antiquités. C’est une version raccourcie, (17 minutes au lieu de 40 minutes) de Défi à l’oubli le premier documentaire sur le Musée national que Hojeij avait réalisé en 1997. Ce nouveau film résume le premier et y ajoute les dernières étapes du réaménagement du musée. Il retrace les phases essentielles de la renaissance du musée, où il est diffusé en permanence. Les images accompagnées d’une très belle musique avec chœurs grecs et latins – Zad Moultaka toujours mais aussi Bachianas Brasileiras N°5 du compositeur brésilien Villa-Labos – sont éloquentes par elles-mêmes. Pas de narration orale ni de commentaires, mais des paragraphes écrits qui rappellent les grandes lignes de l’histoire du musée national. Depuis l’ouverture de la première souscription publique pour sa construction en 1923 jusqu’à sa réouverture officielle en octobre 1999. Inauguré officiellement le 27 mai 1942, le musée sera fermé durant les 20 ans de guerre. En 1995, les travaux de restauration sont entamés. En 1996, débarrassés de leurs coffrages par dynamitage, les sarcophages, les mosaïques et les statues reprennent vie. Enfin, en 1999, de nouvelles pièces récemment mises au jour à Tyr et Tell Arka viennent rejoindre la collection déjà existante. La caméra suit les travaux depuis le ravalement de la façade, le blanchiment des pierres, le dévoilement des mosaïques. Examinées au microscope, les pièces sorties des réserves (bijoux, poterie) sont nettoyées au pinceau, à la brosse ou à l’aide d’un solvant. C’est ce travail minutieux de dépoussiérage, d’inventaire, de classement et de reconstitution que le réalisateur a voulu inscrire, par la caméra, dans les annales du musée. C’est la somme du travail humain, qu’il a fallu déployer pour remettre en état ce lieu gardien de la mémoire nationale, que montre le film de Bahij Hojeij. Un documentaire au sujet certes spécialisé mais traité de manière très sensible. Pour rester dans la lignée des œuvres de ce réalisateur qui soutient que : «tout ce qui passe par le cœur est plus facilement gravé dans la mémoire».
«Le Liban, message d’une terre sainte» (35mn) et «Le Musée national. Renaissance» (17mn) sont les deux derniers documentaires réalisés par Bahij Hojeij, (prix de la ville de Palerme pour «Makhtoufoun», le meilleur documentaire méditerranéen en 1998). Le premier est une commande du ministère de la Culture, le second a été spécialement conçu pour la Direction générale...