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Actualités - REPORTAGES

Les 18 ans auront-ils gain de cause ?(photo)

Ils étaient venus par milliers, hier, place de l’Étoile pour réclamer le droit de vote à 18 ans, un droit qu’ils estiment être «élémentaire». Près de 2 500 jeunes universitaires, membres de partis politiques et associations civiles, étaient là pour plaider en faveur de l’amendement du fameux article 21 de la Constitution fixant le droit de vote à 21 ans. «C’est l’esprit même de la loi que nous rejetons, et toute la mentalité qu’elle représente», lance, furieux, un jeune militant, qui affirme que la nouvelle loi consacre, entre autres, le principe des quotes-parts «taillées à la mesure de certains», comme il dit. La question de la représentation reviendra d’ailleurs souvent dans la bouche de ces manifestants, qui s’étaient d’ailleurs bien préparés pour l’occasion. Déferlant par vagues successives vers la place de l’Étoile, étudiants et militants appartenant à divers horizons politiques, venaient progressivement grossir la masse des frondeurs. Les frontières du rassemblement, contenu par les forces de l’ordre, étaient délimitées par une corde sur laquelle étaient accrochées des dizaines de pétitions réclamant l’amendement de la majorité électorale. «Nous représentons une partie importante de la fédération des étudiants libanais», lance un représentant de la Mobilisation estudiantine, un regroupement relevant du Hezbollah, qui fut à l’origine de l’appel à l’amendement de la loi. «C’est la troisième fois que nous organisons un sit-in, mais c’est peut-être la première fois que la participation est aussi importante», commente-t-il, en soulignant que la revendication n’a rien d’exceptionnel et que partout dans le monde le droit de vote à 18 ans existe depuis longtemps. Plusieurs jeunes ne manquent pas de dénoncer le déséquilibre qu’entraînerait la loi électorale prévue, en mettant l’accent sur le fait que le jeu électoral sera d’autant plus faussé qu’un nombre important de jeunes seront maintenus à l’écart du jeu démocratique. «Si ceux-là (les 18 à 20 ans) peuvent être jugés, et s’ils sont aptes à assurer la défense du pays lorsqu’ils sont appelés sous les drapeaux, s’il leur est loisible d’ouvrir un compte en banque, ils devraient dès lors être considérés comme capables de choisir leurs représentants au Parlement», affirme une étudiante en génie civil. À la question de savoir si le refus des responsables de ne pas donner suite à une telle requête est de nature politique, ou s’il ne relève pas plutôt de «considérations techniques», ainsi que l’avait fait valoir plus d’une fois le ministre de l’Intérieur, M. Michel Murr, plusieurs répondent que «ces arguments n’ont aucun fondement». Les listes d’électeurs pour les 18 à 21 ans étant déjà établies, les véritables raisons procèdent de calculs purement électoraux, «les députés actuels se considérant menacés par le vote des jeunes», dit un membre du Rassemblement national pour une nouvelle loi en faveur d’élections démocratiques, un regroupement de plusieurs partis et associations civiles. Un peu en retrait, venus soutenir la cause des jeunes, quelques députés du Chouf, dont MM. Walid Joumblatt et Marwan Hamadé, et les députés de Aley, MM. Akram Chéhayeb et Antoine Andraos, apportent à leur manière un appui à ce large mouvement populaire. «L’avenir du Liban appartient à ces jeunes», dira M. Joumblatt, présent en sa qualité de partisan mais aussi de défenseur des droits de la nouvelle génération politique. «Le passé, ce sont les parlementaires qui sont à l’intérieur qui l’incarnent», affirme-t-il. «Il y avait 300 000 soldats soviétiques en Allemagne de l’Est, avant l’effondrement du mur de Berlin», conclut M. Joumblatt en signifiant qu’au Liban aussi, les choses pourraient rapidement évoluer. Plus optimiste encore, M. Marwan Hamadé soutient pour sa part que «si la pression est maintenue, les résultats ne se feront pas attendre».
Ils étaient venus par milliers, hier, place de l’Étoile pour réclamer le droit de vote à 18 ans, un droit qu’ils estiment être «élémentaire». Près de 2 500 jeunes universitaires, membres de partis politiques et associations civiles, étaient là pour plaider en faveur de l’amendement du fameux article 21 de la Constitution fixant le droit de vote à 21 ans. «C’est...