Succession - Recours à des experts fiscaux Genève ne digère pas d'avoir vu filer l'héritage d'Edmond Safra

Le banquier Edmond Safra, décédé le 3 décembre dans l’incendie de son appartement à Monaco, avait transféré son domicile fiscal de Genève à Monaco, deux mois avant de mourir, au grand dam du canton de Genève, indique l’hebdomadaire dominical suisse libanais Dimanche.ch. Selon le journal suisse, l’État de Genève «ne digère pas d’avoir vu filer l’héritage d’Edmond Safra» et a chargé ses fonctionnaires des finances d’éplucher la législation cantonale sur les droits de succession. L’hebdomadaire cite le directeur général de l’administration fiscale Francis Walpen qui confirme que ses services étudient la question. Selon Dimanche.ch citant le docteur en droit Andreas Bosse à Monaco, l’administration fiscale monégasque est moins «gourmande» que celle de Genève : au-delà de 500 000 FS (333 000 dollars) de succession, la principauté ne prélève rien du tout sur les transmissions de fortune en ligne directe (contre 6 % à Genève), 8 % en ce qui concerne les frères et soeurs (contre 11 % à Genève) et 16 % concernant les legs d’argent à des tiers (contre 26 % à Genève). En revanche, poursuit l’hebdomadaire dominical, citant l’avocat genevois d’Edmond Safra, Me Marc Bonnant, le canton de Genève pourra taxer l’héritage du patrimoine immobilier du richissime financier : les droits de succession à Genève s’élèvent à 11 % d’imposition sur les biens immobiliers lorsqu’ils sont légués à une épouse qui n’a pas eu d’enfant avec le défunt (ce qui est le cas), le double si les bénéficiaires sont des frères et sœurs (Edmond Safra avait deux frères et une sœur) et 50 % si le legs est destiné à des tiers. Edmond Safra qui avait fondé ses premiers établissements financiers à Genève dans les années 60, est mort asphyxié dans son appartement de Monaco, à la suite d’un incendie provoqué intentionnellement par l’un de ses infirmiers, selon les aveux de ce dernier à la police.