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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Pouparlers - Chareh reporte sa visite à aujourd'hui Lahoud optimiste quant à l'évolution du processus de paix

Le président Émile Lahoud s’est déclaré hier optimiste quant à l’évolution du processus de paix avec Israël, soulignant toutefois que le Liban devrait éviter de faire preuve de précipitation sur ce plan et attendre le timing opportun pour reprendre ses pourparlers avec l’État hébreu. Évoquant devant les députés qu’il a reçus hier au palais de Baabda la conjoncture présente sur la scène proche-orientale, le chef de l’État a souligné qu’il avait bon espoir que les efforts déployés depuis quelque temps par les instances internationales aboutissent à une relance du processus de paix dans la région. «Notre volonté de paix et l’intérêt certain que nous avons d’aboutir ne devraient pas nous pousser à faire preuve de précipitation, a notamment déclaré le président Lahoud. Nous devons observer le déroulement des événements afin d’attendre le moment opportun pour nous engager dans le processus, après avoir examiné le bilan de l’action entreprise par la Syrie qui s’emploie à tester actuellement les intentions d’Israël». Le résultat des pourparlers bilatéraux entamés la semaine dernière à Washington, sous l’égide du président Bill Clinton, par le Premier ministre israélien Ehud Barak et le chef de la diplomatie syrienne Farouk el-Chareh sera passé en revue au cours des entretiens que M. Chareh aura aujourd’hui, lundi, à Beyrouth. Le ministre syrien des Affaires étrangères était attendu hier, dimanche, au palais de Baabda. Il a toutefois reporté, à la dernière minute, sa visite à aujourd’hui. M. Chareh exposera aux pôles du pouvoir les résultats des entretiens de Washington au cours d’une seule réunion élargie qui regroupera au palais présidentiel le président Lahoud, le chef du Législatif Nabih Berry, le Premier ministre Sélim Hoss et le vice-premier ministre Michel Murr (qui est appelé à présider la délégation libanaise aux pourparlers bilatéraux avec Israël). De retour samedi soir à Damas, le chef de la diplomatie syrienne s’est entretenu par téléphone avec M. Hoss qu’il a informé du report de sa visite à Beyrouth. Vendredi soir, il avait conféré avec l’ambassadeur du Liban à Washington, M. Farid Abboud, à qui il avait exposé les résultats de ses entretiens avec le Premier ministre israélien. M. Abboud a transmis aux hauts responsables un rapport préliminaire sur le bilan des pourparlers de Washington. Selon une source proche du pouvoir, citée par notre correspondant diplomatique Khalil Fleyhane, le chef de la diplomatie syrienne estime que les entretiens avec la partie israélienne ont été «encourageants» et ont reflété «un changement dans la mentalité israélienne, en faveur de la paix». Le deuxième round israélo-syrien En ce qui concerne le timing de la relance du volet libano-israélien des négociations, M. Chareh a indiqué, avant son départ de Washington, que le Liban se joindra aux négociations de paix «après la deuxième série de pourparlers syro-israéliens» prévue à partir du 3 janvier prochain. Dans une déclaration au correspondant à Washington du quotidien libanais Al-Moustaqbal, M. Chareh a notamment déclaré : «Les frères libanais se joindront immédiatement aux négociations après la fin de la deuxième partie du premier round de pourparlers». «Les Libanais auraient dû être avec nous, côte à côte, et bien sûr d’une manière parallèle (…), mais nous n’avons pas pu terminer ce que nous devions régler au cours de la première partie» des négociations qui s’est déroulée les 15 et 16 décembre, a déclaré M. Chareh. Les indications fournies par le ministre syrien des AE à Washington ont été confirmées à Beyrouth par une source diplomatique qui a précisé que l’Administration US n’invitera le Liban à reprendre les négociations avec Israël qu’après la fin du deuxième round de discussions entre MM. Barak et Chareh à Washington, le 3 janvier. Dans une déclaration faite samedi soir, M. Hoss avait souligné que le gouvernement s’attend à être invité «prochainement» à reprendre ses pourparlers avec l’État hébreu. Le Premier ministre a affirmé sur ce plan que le Liban ne signera la paix avec Israël qu’en même temps que la Syrie, même si l’État hébreu appliquait la résolution 425 de l’Onu et se retirait totalement de la zone de sécurité. «Nous sommes concernés par la résolution 425 et nulle autre, car elle exige le retrait israélien sans échanger la terre contre la paix, comme le stipule la résolution 242, a notamment souligné M. Hoss. Nous n’avons pas participé à la guerre (arabo-israélienne) de 1967 au terme de laquelle la résolution 242 a été adoptée. Si nous adoptions une autre position, c’est-à-dire si nous acceptions le principe de la terre contre la paix, nous devrions signer un accord de paix avec Israël dès que l’État hébreu accepte le principe d’appliquer la 425», a indiqué le chef du gouvernement. «Dans les faits, nous sommes attachés à la concomitance des volets syrien et libanais, et cela signifie que nous ne signerons la paix avec Israël qu’en même temps que la Syrie, même si Israël se retirait en application de la résolution 425», a poursuivi M. Hoss. Un avenir économique prospère Signalons, par ailleurs, que le Premier ministre s’est déclaré optimiste quant aux retombées économiques de la paix sur le Liban. Évoquant devant ses visiteurs les perspectives de paix dans la région, M. Hoss a notamment souligné que le règlement global au Proche-Orient «ouvre de larges horizons pour le Liban et la région». «Le règlement, a-t-il indiqué, contribuera à consolider la stabilité, ce qui aura un impact positif sur la conjoncture économique interne». Le chef du gouvernement a notamment évoqué ce dossier au cours d’un entretien qu’il a eu au Grand Sérail avec une délégation des chefs d’entreprise francophones, conduite par Mme Reine Codsi. La délégation a exposé à M. Hoss les préparatifs du congrès des hommes d’affaires francophones qui se tiendra à Beyrouth en l’an 2001 en présence de représentants de 52 pays, en marge du sommet de la francophonie qui se tiendra au Liban à la même date. Le regain d’intérêt des milieux d’affaires internationaux pour le marché libanais, dans la foulée du processus de paix avec Israël, a été explicitement mis en relief par M. Hoss qui a fait état sur ce plan de visites de nombreux hauts responsables d’entreprises arabes et étrangères qui viennent au Liban afin de prospecter les possibilités d’investissements dans un contexte de paix global.
Le président Émile Lahoud s’est déclaré hier optimiste quant à l’évolution du processus de paix avec Israël, soulignant toutefois que le Liban devrait éviter de faire preuve de précipitation sur ce plan et attendre le timing opportun pour reprendre ses pourparlers avec l’État hébreu. Évoquant devant les députés qu’il a reçus hier au palais de Baabda la conjoncture présente...