Réserves de N. Lahoud et de Moukheiber

L’ancien député et chef du Rassemblement pour la République (RPR), M. Albert Moukheiber, et le député Nassib Lahoud, reçus successivement hier à Bkerké par le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, ont exprimé leurs réserves vis-à-vis de la loi électorale. M. Moukheiber a affirmé, à l’issue de la réunion, que «le Liban n’avait aucun intérêt à organiser des élections avant le retrait de toutes les armées étrangères de son territoire». «Chaque Libanais a foi en cette condition afin d’assurer des élections libres et honnêtes et une atmosphère saine sur le plan national», a poursuivi M. Moukheiber. «Le projet de loi proposé actuellement a ses avantages et ses inconvénients : ils ont parlé d’équilibre, mais nous n’en voyons guère», a-t-il ajouté. M. Moukheiber a également indiqué qu’il allait «sûrement» présenter sa candidature aux législatives. «J’ai mes principes, ma propre politique aussi et des revendications nationales que je ne cesserais de soulever», a-t-il poursuivi. Au sujet d’une éventuelle alliance avec son colistier lors des élections législatives précédentes, le député Nassib Lahoud, le chef du RPR a affirmé «qu’il n’avait pas encore soulevé le problème avec M. Lahoud». «Nous estimons qu’il est avant tout nécessaire de sauvegarder et de libérer le Liban», a-t-il conclu Le député Nassib Lahoud a, pour sa part, exprimé ses réserves concernant la loi électorale. M. Lahoud a estimé que «malheureusement, le gouvernement n’avait pas tenu ses promesses, à savoir se mettre d’accord sur un projet de loi garantissant l’égalité entre les Libanais». «Si nous voulions trouver un seul critère d’équilibre dans ce projet, nous n’en trouverions pas», a affirmé le député du Mont-Liban. M. Lahoud a en outre mis l’accent sur le découpage inégal des circonscriptions : «Il existe des mohafazats avec deux, trois et quatre circonscriptions. L’égalité n’est qu’une expression». «Si la norme est le caza, cela revient au même, il n’y a pas d’égalité», a ajouté M. Lahoud. «Il existe des circonscriptions comprenant cinq cazas, et d’autres au Metn et au Chouf qui n’en comportent qu’un seul», a encore ajouté M. Lahoud. «Si l’on prend en compte un autre critère, le nombre de sièges dans chaque circonscription, l’égalité reste absente». «Il ne suffit donc pas de dire que ce projet de loi est mauvais ou meilleur que les précédents à propos desquels nous n’étions déjà pas d’accord», a souligné M. Lahoud. Il a enfin appelé les députés à «voter contre ce projet s’ils jugent qu’il ne répond pas aux aspirations des Libanais, étant donné la faible possibilité d’y apporter des modifications».