Basket Ball - NBA La fougue de la jeunesse

Même si l’âge moyen des joueurs de NBA est plus élevé que lors des saisons précédentes, toujours plus de jeunes gens débarquent chaque année directement dans la grande ligue américaine sans passer par les habituelles étapes universitaires. Ces surdoués ne prennent même plus le temps de faire leurs gammes, bousculant irrespectueusement les valeurs établies. Ainsi, Vince Carter (Toronto), Kobe Bryant (Los Angeles Lakers) et, dans un tout autre registre, Leon Smith (Dallas) ont défrayé la chronique au cours des derniers jours. Le premier nommé, joliment baptisé Air Canada, a une nouvelle fois porté sur ses ailes la franchise canadienne des Raptors qui réalisent un surprenant début de saison. Auteur du meilleur total sur un match depuis le début de sa jeune carrière NBA (39 points), Carter a en effet battu presque à lui seul les San Antonio Spurs, champions sortants (98-92). Le Californien Bryant a également fait très fort. Blessée depuis plusieurs semaines, la babystar des Lakers a effectué une rentrée tonitruante en empilant 19 points face à Golden State quelques heures seulement après que la faculté lui eut retiré le plâtre qui enserrait sa main droite ! Le cas de Leon Smith est différent. Passé directement de son lycée aux paillettes de la NBA, le rookie de l’équipe texane fait l’objet d’un mandat d’arrêt lancé par un juge de Chicago. Pour s’en être pris à sa petite amie, avec une arme à feu, Smith risque de poursuivre sa carrière derrière les barreaux. Les Mavericks de Dallas seront alors en droit de réclamer le remboursement du million et demi de dollars versé en début de saison à ce gamin de 19 ans. Les dangers de la vieillesse Si Bryant et Carter sont les nouveaux astres de la NBA, l’étoile de Hakeem Olajuwon ou celle de Tim Hardaway commencent en revanche à pâlir. Récemment opéré d’une hernie, à 36 ans, le joueur des Houston Rockets se rapproche dangereusement de la fin de sa carrière. Touché à un genou, le meneur de Miami (33 ans) voit quant à lui son équipe des Heat se débrouiller tout aussi bien en son absence et continuer à jouer les premiers rôles dans la Conférence Est. Enfin, que dire de Barkley, aujourd’hui âgé de 36 ans ? Dépassé par les événements, tout comme son équipe de Houston, le partenaire d’Olajuwon perd de plus en plus fréquemment le contrôle de ses nerfs. Ainsi, après une défaite au terme de deux prolongations à Phoenix, Sir Charles s’en est violemment pris à l’un des arbitres de la rencontre, écopant d’une amende de 20 000 dollars à cause de ses écarts de langage. Même si les amendes sont «déductibles des impôts», comme l’a finement fait remarquer Barkley, il devrait peut-être songer lui aussi à arrêter les frais. A.C. Green, l’inoxydable Voilà quatorze saisons qu’il écume les parquets de la NBA depuis sa sortie du campus d’Oregon State. À 36 ans, A.C. Green mérite plus que jamais son surnom d’homme de fer. Cet intérieur de 2,06 m, passé de Dallas aux Lakers de Los Angeles durant l’intersaison, vient en effet de franchir le cap des 1 050 matches de NBA disputés consécutivement. Le précédent record appartenait à Ron Boone, titulaire de 1 041 parties d’affilée en NBA et dans la défunte ligue ABA. Toujours aussi vert (le jeu de mots s’imposait), Green affichait des statistiques honnêtes après un gros mois de saison régulière : six points et huit rebonds de moyenne en 27 minutes, soit le sixième temps de jeu au sein de la grosse rotation qu’effectue Phil Jackson dans l’effectif de la franchise californienne. Beaucoup de jeunots pourraient s’inspirer de cet exemple.