Tchétchénie - Les USA hostiles à des sanctions Les russes font sauter le verrou stratégique d'Ourous-Martan

L’armée russe, ignorant totalement le déluge de critiques occidentales sur l’ultimatum lancé aux habitants de Grozny, a occupé hier, au prix de violents combats avec les milices indépendantistes, la ville tchétchène d’Ourous-Martan, fief des wahabites islamistes et dernier verrou stratégique qui défendait l’accès à la capitale. Grozny a été à nouveau hier la cible de bombardements aériens et de violents tirs d’artillerie, empêchant par le fait même le départ du dernier carré de civils estimé à près de 50 000 personnes. Le gouvernement tchétchène s’est réuni d’urgence et a lancé un appel à l’aide aux Occidentaux pour l’évacuation de la population de Grozny. À trois jours de l’expiration de l’ultimatum lancé lundi par le commandement militaire russe, les mises en garde occidentales se sont succédé toute la journée, que ce soit de l’Union européenne ou des organismes internationaux. Cependant, à Washington, le président américain a jugé «inopportunes» des sanctions contre la Russie. Mais certaines capitales européennes ont quand même brandi cette menace alors que le Fonds monétaire international (FMI) a décidé de reporter le versement de 640 millions de dollars dans le cadre d’un prêt accordé en juillet à la Russie. Mais Moscou n’a rien cédé. Vendredi et samedi, le sommet de l’UE à Helsinki pourrait également se mettre d’accord sur un concept de sanctions contre la Russie comme mesure de rétorsion à son attitude en Tchétchénie.