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Actualités - COMMUNIQUES ET DECLARATIONS

Loi électorale - Beyrouth sera-t-elle divisée en trois circonscriptions ? Le découpage semble préfabriqué et imposé, estiment les Ligues chrétiennes (photo)

La loi électorale en gestation continue de susciter les commentaires les plus contradictoires aussi bien de la part des milieux gouvernementaux, qui demeurent en apparence sereins, que de ceux de l’opposition. Les Ligues chrétiennes, pour leur part, se sont élevées contre ce qui a déjà filtré au sujet du découpage des circonscriptions, et qu’elles ont jugé «préfabriqué et imposé». Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a réraffirmé hier, en présence d’une délégation beyrouthine venue insister pour que la capitale ne soit pas divisée en plusieurs circonscriptions, qu’il est hostile à toute division de Beyrouth, ajoutant qu’en bon démocrate, il se soumettra en fin de compte à la loi électorale qui aura été votée par le Parlement. C’est un son de cloche similaire qu’a fait entendre hier le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli , proche du président de l’ Assemblée Nabih Berry. M. Ferzli a opposé une fin de recevoir anticipée à tous ceux qui protestent à l’avance contre une loi électorale «toute faite» imposée aux candidats et aux électeurs. Prenant la parole sur les micros d’une radio privée, il a affirmé que , selon le pointage auquel se livre le bureau du Parlement, le découpage du Liban en «circonscriptions de grandeur moyenne» semble bénéficier d’une confortable majorité . Ces circonscriptions «moyennes», issues d’une découpage des mohafazat, sont au nombre de treize, souligne-t-on. Elles prévoient le découpage de Beyrouth en deux circonscriptions. Cette option a retenu l’attention des milieux politiques après que le président du Parlement Nabih Berry l’eut jugée «très sérieuse». M. Ferzli a indiqué par ailleurs qu’en raison de l’équilibre communautaire, il n’était pas possible d’organiser les élections sur base de la proportionnelle, en considérant le Liban comme circonscription unique. En tout état de cause, M. Ferzli a estimé que les chances que les législatives de l’été 2 000 ne se tiennent pas comme prévu «sont nulles». Cette opinion concorde en fait avec un avis du président de l’ Assemblée, qui a affirmé hier que les élections législatives sont «inévitables comme le destin», et qu’elles ne seront pas affectées par un éventuel retrait israélien au début de l’été . Le premier ministre israélien s’est engagé à retirer les troupes israéliennes du Liban le 7 juillet au plus tard, rappelle-t-on, et des spéculations ont circulé sur la possibilité de l’organisation des Législatives, si ce retrait a lieu effectivement . Retard injustifié Dans les milieux de l’opposition, le ton est autrement plus caustique . Les Ligues libanaises chrétiennes réunies hier sous la présidence de M. Pierre Hélou, président de la Ligue maronite, ont estimé «injustifié» le retard enregistré dans l’élaboration d’une loi électorale. Le gouvernement avait promis d’achever cette loi un an avant la date du scrutin, ont-elles rappelé, et promet aujourd’hui qu’elle sera prête d’ici la fin de l’année. Les Ligues chrétiennes ont par ailleurs constaté que la loi électorale est examinée en-dehors de la commission ministérielle officiellement chargée de le faire, et se sont étonnées «de l’absence d’un dialogue véritable au sujet du découpage des circonscriptions , de sorte que la loi soit le fruit d’un dialogue consensuel, et non préfabriquée et imposée». La loi électorale est «la pierre angulaire du renouveau de la vie politique et du retour à la base populaire», ont rappelé les ligues chrétiennes, qui ont renouvelé leur confiance dans le régime actuel et dans son chef, qu’ils considèrent comme «une garantie sûre d’une loi électorale équitable et d’élections intègres dans le cadre d’un État qui sera se mettre au-dessus de la mêlée et au service du processus démocratique». Les blocs parlementaires Répondant aux questions des journalistes, à l’issue d’une audience que lui avait accordée le patriarche maronite, le député Mahmoud Aouad a affirmé que la formule des 13 circonscriptions «est taillée sur mesure pour servir les intérêts des chefs de blocs parlementaires». «La formule n’est pas définitive, dit-on, et le dernier mot appartient au Parlement», a ajouté M. Aouad, «mais comme vous le savez, le Parlement est composé de blocs parlementaires, et tant que le projet de loi ménage les intérêts des chefs de ces blocs, je pense que le projet recueillera la majorité requise». Prié de dire qui sont les chefs de blocs auxquels il fait allusion, M. Aouad a nommé MM. Nabih Berry, Walid Joumblatt, Rafic Hariri et Michel Murr. Pour sa part, M. Omar Karamé a affirmé hier que «le découpage des circonscriptions électorales est presque terminé, à l’exception du cas du mohafazat du Liban-Nord», et a précisé que , selon les informations dont il dispose «le mohafazat de Beyrouth sera divisé en trois circonscriptions», et non pas deux comme il en était question jusqu’à présent. M. Karamé a par ailleurs affirmé que le chef de l’État lui a assuré que la nouvelle loi électorale sera achevée avant la fin de l’année en cours . Dans les milieux de l’opposition de Bécharré, l’indignation soulevée par la perspective d’un rattachement de ce caza aux cazas du Akkar et de Minié et Denniyé, n’est pas près de retomber. Un notable de Bécharré, Saïd Tok, a protesté hier dans une communication de presse contre les critiques adressées par les députés de Bécharré Kabalan Issa el-Khoury et Gebran Tok, à Mme Nayla Moawad, qui avait protesté contre le projet de découpage en question. Le caza de Bécharré s’inscrit dans le prolongement géographique, social et humain des cazas de Zghorta et de Koura , et à travers ces deux cazas, de Batroun et Tripoli a rappelé M. Saïd Tok, à la suite de Mme Moawad. «À l’heure où il est demandé à tous une participation massive au scrutin, nous ne pouvons que mettre en garde contre la réaction de repli si l’adoption d’un découpage artificiel servant des intérêts bien définis était adopté», a mis en garde M. Tok.
La loi électorale en gestation continue de susciter les commentaires les plus contradictoires aussi bien de la part des milieux gouvernementaux, qui demeurent en apparence sereins, que de ceux de l’opposition. Les Ligues chrétiennes, pour leur part, se sont élevées contre ce qui a déjà filtré au sujet du découpage des circonscriptions, et qu’elles ont jugé «préfabriqué et...