"Ankad al-Azal al-Thani", de Salim Barak De l'éternité des vestiges ...

Un roman de poète (né à Kamichlé, en Syrie) qui, par le biais d’une langue arabe châtiée, mêle les craintes du futur aux raffinements des civilisations les plus anciennes, la stridence de la modernité aux tendres échos du passé, la rigueur de l’Occident aux effusions de l’Orient, le pouvoir de l’imaginaire au lyrisme de la langue de Nizar Kabbani. «Ankad al-Azal al-Thani», de Salim Barakat (Dar An-Nahar-218 pages) qui se traduirait par «Les vestiges d’une seconde éternité» est un roman aux confins philosophiques, à la formulation audacieuse ciselée de main d’orfèvre respirant une grande culture littéraire. Écrite par un romancier auteur d’une vingtaine d’ouvrages oscillant entre fiction et poésie, cette œuvre est d’un certain hermétisme. De toutes les valeurs (innombrables) et les inventions (incalculables et qui vont à un train d’enfer) de ce siècle qui nous fait basculer dans le troisième millénaire, comment et où trouver le salut ? Interrogation bien grave qui met le lecteur face à lui-même grâce à ce texte détonnant, jetant la lumière sur le malaise de la société et de l’être face aux secrets et aux trésors de l’éternelle fuite du temps...