A bout portant La belle au bois dormant

Bonjour. Des factures impayées. Aux hôpitaux, aux entrepreneurs, aux expropriés. 1) – Quand il s’agit d’accabler Hariri pour ce legs, Hoss parle, je cite, de «1 400 à 1 500 milliards de livres». Quand il s’agit de payer, on retrouve enfin le chiffre précis : 1 143 milliards. Un flottement de quelque 300 milliards pour un économiste, c’est plutôt inquiétant. Quand il est au pouvoir. 2) – Et qu’il se double d’un politicien qui, tout en reprochant à autrui son habileté manœuvrière, n’ignore pas du tout comment on louvoie, comme disait Louvois. Ces 1 143 milliards, va-t-on les inscrire au budget, comme le veut la transparence chantée par le nouveau pouvoir ? Vous n’y êtes pas. On va s’arranger gentiment avec les créanciers, bien obligés d’accepter, pour des délais et des échelonnements. Et on va de plus emprunter 730 millions de dollars, sous le vrai-faux prétexte de régler cette enveloppe. 3) – Qui ne date pas d’hier et qu’on fait semblant de découvrir aujourd’hui. Cela fait des années que les hôpitaux et les entrepreneurs clament et réclament leurs droits sur les toits. Sans soutien, sans écho de la part d’une opposition hossite qui se voulait «constructive» et avait la pudeur des chiffres. Au point de se fâcher un peu avec un Wakim qui posait trop de questions à ce sujet. Quand on a été banquier, on sait ce que discrétion veut dire. Et quand on est politicien, on sait choisir le moment où l’on trouve à redire. Au revoir, portez-vous bien.