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Actualités - CONFERENCES ET SEMINAIRES

Industrie - Forum sur l'innovation Plaidoyers pour une politique sélective mais interventionniste de l'Etat

Comme la concurrence économique au siècle à venir sera placée sous le signe de la créativité, de l’innovation et de l’invention, les établissements industriels au Liban sont désormais tenus de concentrer leurs efforts sur la nouveauté au niveau tant de la production que des produits commercialisés. Pour servir les intérêts de la société et des créateurs, l’intervention de l’État est indispensable : elle devrait permettre de créer un environnement adéquat afin d’encourager et de protéger l’innovation industrielle. Dans le prolongement de ces idées, un forum sur le rôle de l’État dans l’encouragement et la promotion des innovations industrielles a été organisé hier au siège de l’Institut de recherches industrielles, à l’initiative de la commission de développement et de recherche de l’Association des industriels et en coopération avec la fondation Friedrich Ebert et l’Organisation mondiale du travail. Après des mots de circonstances prononcés par le ministre de l’Économie et de l’Industrie Nasser Saïdi et le président de l’Association des industriels libanais Jacques Sarraf, une étude élaborée par M. Louis Hobeika, expert économique et secrétaire général de la Chambre de commerce internationale, a été au centre des débats. M. Saïdi a mis l’accent sur la nécessité de dynamiser le rôle des centres d’études et des instituts de recherches et d’adopter des mesures pratiques, susceptibles de stimuler les innovations et les inventions, insistant par ailleurs sur une coopération entre les secteurs public et privé. De son côté, M. Sarraf a insisté sur l’importance qu’il y a à tirer les leçons des expériences des autres pays dans ce domaine, se référant en cela à l’étude de M. Hobeika, qui avait cité en exemple Singapour. Ce pays, a-t-il dit, ressemble au Liban par sa superficie et le nombre de ses habitants. Le pouvoir y a mis en œuvre un plan stratégique, portant sur le thème des investissements pour l’avenir, convaincu que créativité signifie nécessairement capacité d’être compétitif. L’État a ainsi créé non moins de sept organismes gouvernementaux ayant pour unique mission de soutenir les établissements industriels. Programme de la BM Prenant la parole à son tour pour présenter son étude, M. Hobeika a appelé le gouvernement à jouer «un rôle déterminant et pionnier pour encourager la créativité et l’innovation dans le secteur industriel». «Comme les percées technologiques et l’innovation ne peuvent se produire qu’au sein des établissements industriels eux-mêmes, le pouvoir est tenu de soutenir à fond le secteur de l’industrie, en lui assurant l’environnement adéquat et les fondements légaux susceptibles d’inciter à l’innovation», a-t-il dit. Selon M. Hobeika, le gouvernement a un rôle important à jouer en renforçant la stabilité économique et en adoptant des politiques sélectives sectorielles au niveau microéconomique. Il a fait valoir par ailleurs que la globalisation et la révolution dans le domaine des communications ont été à l’origine d’un changement au niveau des avantages comparatifs des pays dans le sens de l’accroissement de l’intérêt porté à l’innovation. Il a estimé que l’innovation au niveau du développement des produits, des moyens de financement, de l’organisation du travail et des stratégies de commercialisation représente un élément vital pour le maintien du secteur industriel au Liban et pour sa prospérité dans l’avenir. Insistant sur le fait que les entreprises devraient se doter de structures souples leur permettant de s’adapter rapidement aux impératifs de la concurrence et aux fluctuations des marchés, M. Hobeika a noté l’importance pour les établissements industriels de concentrer les efforts de leur cadre humain sur la créativité et l’innovation de leurs opérations de production. M. Hobeika a évoqué par ailleurs les grandes lignes d’un programme de réforme économique élaboré par la Banque mondiale pour les pays d’Amérique latine – et valable pour le Liban. Le programme met l’accent sur la nécessité d’entreprendre un investissement de qualité dans le potentiel humain des entreprises, de créer des marchés de capitaux efficaces, de mettre en place un cadre légal et réglementaire appelé à promouvoir l’innovation industrielle, d’améliorer les services fournis par le secteur public et de renforcer le régime financier. L’expert économique a par ailleurs insisté sur une coopération entre le gouvernement et l’Association des industriels libanais pour développer des politiques à long terme destinées à permettre de produire et de commercialiser l’innovation. Il a enfin fait valoir l’importance de procéder à une politique compétitive, la concurrence stimulant l’innovation ; de poser les jalons d’une politique technologique ; de renforcer le cadre légal régissant la protection de la propriété intellectuelle et surtout le cadre réglementaire portant sur l’enregistrement des brevets d’invention et d’assurer enfin un financement adéquat aux instituts de recherches. M. Hobeika a appelé l’État à promouvoir une expansion économique en adoptant une politique soutenant un développement continu et équilibré et à investir massivement dans l’infrastructure pour être en mesure d’atteindre le stade de «l’État intelligent». Dans son intervention, M. Béchara Merhej, député de Beyrouth et ancien ministre, a plaidé pour un réalisme, faisant valoir qu’au Liban, l’innovation dans le secteur de l’industrie a des limites. Il a estimé que Beyrouth devrait promouvoir des industriels dont les produits sont à même d’être commercialisés à des conditions avantageuses et compétitives, le développement de ses industries étant tributaire des ressources propres du pays, des éléments qui conditionnent le marché et des pressions qui découlent de la mondialisation. M. Merhej a préconisé enfin la promotion et le développement de la production de services et d’industries d’application et d’assemblage. «Le Liban peut, à travers une coopération entre les secteurs privé et public et avec la participation des universités et des instituts de recherches, devenir un pays industriel moderne», a-t-il conclu.
Comme la concurrence économique au siècle à venir sera placée sous le signe de la créativité, de l’innovation et de l’invention, les établissements industriels au Liban sont désormais tenus de concentrer leurs efforts sur la nouveauté au niveau tant de la production que des produits commercialisés. Pour servir les intérêts de la société et des créateurs, l’intervention de...