Rechercher
Rechercher

Actualités - REPORTAGES

Un regroupement en préparation(photos)

Peut-on vivre sans règles? D’aucuns pensent que oui et défendent l’autorégulation; d’autres prônent l’application de règles précises afin de préserver certains droits. Il n’en reste pas moins que la loi de la jungle qui sévit dans la majeure partie du pays porte préjudice à un grand nombre de personnes. C’est ce qui explique aussi la création de regroupements, syndicats et autres rassemblements; en l’occurrence, celle d’un regroupement régulant le marché des expositions au Liban. L’importance du marché des expositions au Liban est évidente, il s’agit seulement de savoir le développer de façon à obtenir une reconnaissance internationale. En effet, ce développement se répercute favorablement sur l’activité économique en général et relève le niveau de la concurrence, de même qu’il favorise l’investissement et l’amélioration de la productivité et des services. Dans ce cadre et suite à une réunion avec M. Nasser el-Saïdi, ministre de l’Économie et du Commerce, le regroupement des organisateurs d’expositions et propriétaires de parcs d’expositions au Liban, représenté par Mahmoud Joueidy et Albert Aoun, soumet une liste de proposition et attend d’obtenir un statut officiel. Un projet pour le bien de tous «La création de ce regroupement, qui est plutôt un rassemblement, est très positive car il permettra de défendre les intérêts de tous, ainsi que l’intérêt global du secteur, explique Walid Yared, directeur commercial de Promofair. C’est la première fois que le ministère prend l’initiative de demander quels sont les besoins et les conditions nécessaires à la mise en valeur de ce secteur. Pour organiser nos salons, nous affrontons régulièrement des problèmes de visas, de douanes, etc. Or, si l’État désire encourager ce secteur et le promouvoir, il faut nous accorder certaines facilités». Marie-Claude Bittar, cofondatrice de Promorient, encourage aussi la formation de ce regroupement: «Il encourage les discussions, même si on n’est pas d’accord avec tout le contenu. Mais le processus d’acceptation du regroupement est très lent et la décision dépend de plusieurs ministères. Le ministère de l’Économie est le ministère de tutelle, certes, mais pour améliorer l’industrie des salons, il faut une coordination entre tous les ministères concernés. Ce qui est intéressant, c’est de créer cette coordination et de faire prendre conscience que les salons présentent des avantages, attirent des gens en permanence au Liban, font travailler les hôtels, les restaurants et ramènent des devises au pays. Nous avons par exemple des problèmes de visas». Mahmoud Joueidy, président de la société Ober Moyen-Orient, est souvent confronté à ces problèmes de visas, de douanes, de permis (certains sont effectivement octroyés, mais l’exposition en question n’a pas effectivement lieu), mais il affirme que «si la nouvelle loi est ratifiée, tout organisateur d’expositions sera tenu de présenter deux rapports au ministère de l’Économie: l’un avant l’exposition présentant les noms des exposants et les superficies et un autre après l’exposition avec le nombre de visiteurs, les stands, les sociétés étrangères, tout cela afin d’y donner plus de crédibilité». Pour ce qui est de la gestion de la vente directe, Mahmoud Joueidy explique que «seules quelques expositions par an (Noël, Nouvel an, Fitr, Adha) sont organisées à condition que les ventes s’arrêtent 15 jours avant la date des fêtes pour protéger les autres commerçants. Elles reçoivent un bon accueil car les gens n’ont pas toujours le temps d’aller faire les boutiques. Mais actuellement, avec notre nouveau projet de loi, l’exposant devra absolument être inscrit au registre de commerce. Interdire la vente directe va à l’encontre de la politique libérale libanaise. Il ne peut y avoir d’interdit, mais l’on peut réguler la liberté afin de protéger les petits commerces. Ainsi, tout le monde y trouvera son compte». Une association aux multiples fonctions Les points sur lesquels ce futur regroupement devra plancher sont donc nombreux, mais les grandes lignes du projet sont déjà dessinées. Mahmoud Joueidy nous en donne un aperçu: – «Les problèmes et complications rencontrés aux douanes. Il faudra établir un bureau de douane sur le site de l’exposition, de sorte que le contrôle soit effectué directement sur la marchandise et que les mesures douanières soient allégées. Ainsi, toute perte de temps sera évitée, les dégâts affectant les marchandises seront diminués, et les exposants étrangers seront plus motivés pour participer aux expositions organisées au Liban. Dans un deuxième temps, il faudra remplacer les bureaux de douanes en “bonded area” pour y entreposer la marchandise. Finalement, les publications et consommations exclusivement destinées à l’exposition devront être exonérées de taxes, vu qu’elles ne peuvent servir après l’exposition. L’absence de facilités pour l’obtention des visas: il serait bon de constituer un poste spécial à l’aéroport, comme c’est le cas à Dubaï, d’assurer le transport vers les hôtels et la possibilité d’effectuer des appels téléphoniques. Les ambassades à l’étranger devraient faciliter aux exposants ou visiteurs l’obtention de visas. Les régulations: les revendications tournent autour des modalités d’octroi des permis, des taxes imposées, des conditions de vente directe, des protections, d’une plus grande homogénéité entre le ministère et le regroupement et enfin des guides et du site Internet. La classification des expositions: il existe deux types d’expositions: les expositions commerciales, destinées uniquement aux professionnels, et les expositions générales, destinées au grand public. Toutes leurs spécifications seront détaillées. La coopération des médias: il faudra organiser des réunions avec tous les médias afin de tirer le meilleur parti des expositions et de relever l’image du Liban. L’appui de certains ministères: figurent dans cette rubrique plusieurs ministères dont la coopération serait plus qu’utile. On demande, par exemple, la création de stations de bus à proximité des parcs d’expositions, un suivi qui serait assuré par les ambassades à l’étranger, etc.».
Peut-on vivre sans règles? D’aucuns pensent que oui et défendent l’autorégulation; d’autres prônent l’application de règles précises afin de préserver certains droits. Il n’en reste pas moins que la loi de la jungle qui sévit dans la majeure partie du pays porte préjudice à un grand nombre de personnes. C’est ce qui explique aussi la création de regroupements, syndicats et...