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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-UE - Les préparatifs de la conférence de Stuttgart sur le partenariat Les thèmes politiques bloquent le dialogue euro-méditerranéen(photo)

Une rencontre-débat sur le thème du partenariat euro-méditerranéen a été organisée hier à l’hôtel Commodore par la fondation Friedrich Ebert, en prévision de la troisième conférence sur ce partenariat qui se tiendra à Stuttgart les 15 et 16 avril, au niveau des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Comme à Barcelone et à Malte, Israël participera à cette rencontre. Et comme cela se produit depuis trois ans, contrairement à une Europe soucieuse de progresser sur le volet économique, les pays arabes donnent la préséance au politique et insistent pour que l’Union européenne fasse preuve de plus d’initiative pour faire avancer un processus de paix bloqué. Le ton de la rencontre d’hier a été donné par l’ambassadeur d’Allemagne, pays hôte de la conférence. M. Peter Wittig a commencé par souligner que le dialogue euro-méditerranéen se sera pas affecté par le scandale de Bruxelles et la publication d’un rapport sur les abus au sein de la Commission européenne qui a conduit à une démission collective. «Ces développements ne doivent pas faire oublier que la conférence de Stuttgart est l’une des plus importantes initiatives de l’Union européenne cette année, a ajouté M. Wittig. Son organisation montre que les pays européens sont sérieux au sujet du partenariat et souhaitent mettre au point un agenda pratique, aux priorités bien claires, pour les prochaines années». La conférence de Stuttgart sera fidèle aux grands orientations définis en 21 995 à Barcelone : progrès concomitants sur les trois grands volets des négociations, politique, économique et socio-culturel, a poursuivi le diplomate. «Cela veut dire que nous devons aborder des problèmes difficiles comme celui des rapports à instaurer entre le processus de Barcelone et le processus de paix au Moyen-Orient». On pourrait y ajouter aussi la crise chypriote et les rapports greco-turcs, l’embargo contre l’Irak, les rapports avec l’Iran, le problème kurde, ainsi que des sujets afférents, tous en rapport avec l’établissement d’une zone de stabilité : droits de l’homme, terrorisme, trafic de drogue, crime organisé. L’Allemagne en particulier et la Communauté européenne souhaitent que la conférence de Stuttgart «sorte de la routine et des déclarations vides et qu’une discussion politique substantielle et pragmatique s’engage, qui insufflera une nouvelle vie au partenariat», a conclu le diplomate. Surpolitisation La rencontre d’hier a permis de prendre le pouls de ce que le Liban aura à dire à la conférence de Stuttgart. Comme on peut s’y attendre d’un pays surpolitisé, ce sont les thèmes politiques qui sont ressortis avec le plus d’évidence, au détriment de la réflexion économique, sociale et culturelle. À l’instar de nombreux pays arabes, le Liban souhaite voir l’Europe jouer un rôle plus actif dans le processus de paix, un rôle qui soit à la mesure de son importance économique. Sur ce premier volet des discussions, M. Talal Atriss, le général Nizar Abdelkader et M. Élie Samia, de la LAU, sont convenus tous trois que l’Europe avait à faire preuve «d’imagination et d’audace» et à éviter les «solutions cosmétiques» dans son ouverture politique et diplomatique sur les pays du pourtour Méditerranée, en particulier en ce qui concerne le processus de paix régional. L’insistance de la France à vouloir faire partie, au côté des États-Unis, et malgré l’opposition d’Israël, du comité de surveillance chargé de superviser l’application des arrangements d’avril 1996, a été donnée en exemple d’une telle «audace». Le volet économique de la rencontre-débat a été traité par M. Marco Ayoub, représentant l’Association des industriels, et Kamal Chéhadé, professeur d’université et conseiller du ministre de l’Économie. Sur ce volet, les pronostics sont plutôt sombres. Pour M. Ayoub, le processus de partenariat signifie, à terme, la mort de l’industrie au Liban et annonce une grave crise sociale. L’industriel a parlé d’une quarantaine de milliers d’emplois perdus et s’est plaint de l’opacité qui a entouré les premières résolutions de la conférence de Barcelone. Succédant au représentant des industriels, M. Chéhadé a souligné l’importance d’une préparation adéquate à l’entrée dans une zone de libre-échange. Il a relevé l’importance d’une mise à niveau de l’industrie et de la création d’instruments institutionnels et structurels permettant au Liban de faire face à l’échéance. Sinon, a dit M. Ayoub, c’est une espèce de sélection naturelle qui va se faire, où seules les industries les plus fortes subsisteront, et dont le coût social sera exorbitant. La troisième partie de la rencontre-débat a été consacrée au développement social et humain et au dialogue des cultures entre les futurs partenaires. Pour M. Antoine Messarra, les relations internationales «paradiplomatiques», initiées par les ONG et les associations civiles, sont appelés à jouer un rôle régulateur semblable à celui qu’elles jouent dans chaque société en particulier. M. Antoine Nachef, du ministère des Affaires sociales, a parlé pour sa part de l’harmonisation des législations des partenaires dans le domaine social et celui du travail. Enfin, M. Antoine Zakhia a souligné combien les droits de l’homme peuvent servir de points de rencontre, à la jonction du politique et du culturel.
Une rencontre-débat sur le thème du partenariat euro-méditerranéen a été organisée hier à l’hôtel Commodore par la fondation Friedrich Ebert, en prévision de la troisième conférence sur ce partenariat qui se tiendra à Stuttgart les 15 et 16 avril, au niveau des ministres des Affaires étrangères des pays membres. Comme à Barcelone et à Malte, Israël participera à...