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Actualités - REPORTAGES

Oui, avec des réserves

Le Liban a enfin ratifié la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discriminations envers les femmes, en 1996. «Même si les résultats ne se font pas sentir tout de suite», dit Fady Moghaizel, membre de l’Association libanaise des droits de l’homme, «cette signature représente un pas très positif parce qu’elle engage le pays à modifier toutes les lois portant préjudice aux femmes». Mais le Liban, à l’instar des onze pays arabes ayant signé la Convention, a émis des réserves «sur les articles les plus importants», selon Alia Zein, présidente de la commission Droits et statuts de la femme dans l’Union internationale des avocats. «En effet, explique-t-elle, l’article 9 relatif à la nationalité que donne la femme à ses enfants et l’article 16 (le plus important de la Convention) concernant l’égalité du mari et de la femme dans le cadre de la famille n’ont pas été retenus par le Liban». Qu’est-ce qui va être fait sur le plan pratique à partir de cette signature? «Toutes les ONG concernées par le problème, groupées autour de la Commission civile qui travaille en collaboration avec le conseil de l’Ordre des avocats, mènent actuellement une action efficace qui consiste à relire attentivement la Convention et surtout les réserves puis à les reformuler de façon plus simple», dit Me Zein. «Ensuite, nous organisons une série de séminaires (qui a déjà commencé) dans toutes les régions libanaises. Ces séminaires serviront, notamment, à informer les femmes moins instruites et moins averties de leurs droits et comment les revendiquer. C’est un grand travail d’alphabétisation juridique». Quant à Me Moghaizel, interrogé sur le militantisme en faveur des droits de la femme, deux ans après la disparition d’une grande figure de cette lutte, Laure Moghaizel, il dit : «Je ne peux pas remplacer ma mère. Elle a consacré toute sa vie à cela. Cependant, j’évoque ces problèmes dans de nombreuses conférences afin de passer le message». Il ajoute : «Je ne sais pas s’il y a un groupe de travail qui porte actuellement le flambeau de la modification des lois discriminatoires à l’égard de la femme. Il existe nombre d’associations féminines mais il faut qu’elles aient une vision claire. J’ai bien peur qu’il n’y ait un ralentissement à partir de maintenant. D’ailleurs, la loi sur les crimes d’honneur a été la première loi modifiée il y a deux ans». Pour sa part, ayant participé à un très grand nombre de séminaires internationaux sur la femme, Me Zein est arrivée à la conclusion qu’«à part le problème de statuts personnels où subsistent de nombreuses inégalités, nous avons atteint un niveau appréciable en ce qui concerne les droits de la femme». «Je pense aux femmes d’Afrique, par exemple, qui ne peuvent même pas être propriétaires terriennes», ajoute-t-elle. «Mais nous devons résoudre nos problèmes, nous ne pouvons pas nous occuper de ceux des autres».
Le Liban a enfin ratifié la Convention internationale pour l’élimination de toutes les formes de discriminations envers les femmes, en 1996. «Même si les résultats ne se font pas sentir tout de suite», dit Fady Moghaizel, membre de l’Association libanaise des droits de l’homme, «cette signature représente un pas très positif parce qu’elle engage le pays à modifier...