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Actualités - CHRONOLOGIE

Les femmes pour la première fois aux urnes (photo)

Les femmes ont voté pour la première fois lundi à Qatar pour élire un conseil municipal où six candidates briguent des sièges, alors que peu d’entre elles conduisent une voiture ou se découvrent le visage en public dans ce petit émirat du Golfe. «Nous sommes dans une société misogyne jusqu’à la moelle», a affirmé Mouza al-Malki, candidate à cette élection inédite qui se déroule le jour même de l’année internationale de la femme. Mouza se présente dans la deuxième circonscription où des femmes voilées de noir ont afflué dans des bureaux de vote séparés pour déposer leur bulletin dans l’urne. «L’expérience électorale va sans doute susciter davantage d’interrogations auprès des électeurs. Bon nombre de femmes se demandent quel intérêt elles ont à participer au scrutin alors qu’elles n’ont pas obtenu leur droit élémentaire de conduire une voiture», déplore Jihane al-Mir, une autre candidate. Cette dernière est en lice avec deux autres femmes et dix hommes dans la huitième circonscription, qui a connu lundi une affluence notable des femmes aux bureaux de vote. Il n’y a pas à Qatar d’interdiction formelle pour les femmes de conduire, comme en Arabie séoudite voisine, mais peu d’entre elles osent encore le faire ou ôter le voile. Pour la première fois, des photos de Mme al-Mir et d’autres candidates, portant le voile mais le visage découvert, ont paru dans les journaux à la faveur de la «noce électorale», comme la presse appelle le scrutin. Elles figuraient aux côtés de Mouza al-Malki, professeur de psychologie, qui, pour comble dans cet austère pays, portait un chemisier légèrement échancré. Cette enseignante à l’université de Qatar, auteur de plusieurs ouvrages scientifiques, défraie régulièrement la chronique aussi bien par ses tenues occidentalisées que par ses idées émancipées. « Le fief des barbus » «Si le nombre de candidates est insignifiant, c’est à cause du père, du frère ou du mari. Même le ministre des Affaires municipales a déclaré au journal al-Watan qu’il ne permettrait pas à son épouse de se présenter au scrutin», s’indigne Mouza dans un hôtel de luxe de Doha, la capitale de Qatar, où elle a établi son quartier général. Mouza, la quarantaine, n’a pas été élue. Sa circonscription, où elle rivalise avec neuf candidats, est «un fief d’électeurs barbus», dit-elle en allusion aux islamistes. Le programme de la plupart des candidates s’articule autour de questions ayant trait à l’environnement, à la famille et à la santé générale. «Mais la participation est en soi une victoire», se console Mouza en saluant «la décision extraordinaire de l’émir» de Qatar. Mouza ne reflète cependant pas la réalité de la femme qatariote. «Une hirondelle ne fait pas le printemps», estime un diplomate occidental sous couvert d’anonymat. Selon lui, «la femme a été entraînée prématurément et par surprise dans la mêlée électorale». Mais bon nombre de parlementaires étrangers conviés à superviser les élections, interrogés par les médias locaux, estiment que l’expérience est en soi un pas positif. «Toute pratique démocratique dans un pays du Golfe est un élargissement de la participation populaire dans ce pays», a commenté M. Ahmad Saadoun, président du Parlement koweïtien, seule instance législative jusqu’à présent élue dans les monarchies du Golfe. Toutefois, au Koweït, les femmes ne sont pas éligibles et ne participent pas au scrutin. «Cette expérience est à ses débuts. Il est encore difficile de porter un jugement», a souligné devant une délégation de parlementaires l’épouse de l’émir de Qatar, cheikha Mouza al-Mesned, qui prône une large participation des femmes à la vie politique.
Les femmes ont voté pour la première fois lundi à Qatar pour élire un conseil municipal où six candidates briguent des sièges, alors que peu d’entre elles conduisent une voiture ou se découvrent le visage en public dans ce petit émirat du Golfe. «Nous sommes dans une société misogyne jusqu’à la moelle», a affirmé Mouza al-Malki, candidate à cette élection inédite qui se...