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Actualités - CHRONOLOGIE

La réunion de Naqoura met en garde contre toute action provocatrice Hoss satisfait des décisions du comité de surveillance

Le chef du gouvernement Sélim Hoss s’est déclaré hier satisfait des résultats de la réunion du comité de surveillance au Liban-Sud qui s’est félicité des engagements pris par les parties en présence à respecter les accords d’avril 1996. Le comité (États-Unis, France, Liban, Israël et Syrie) avait entamé mardi soir sa réunion en raison du regain de tension à la suite de la mort dimanche de trois militaires – dont un général – et d’un journaliste israéliens ainsi que des menaces de «sévères représailles» lancées par Israël. Tout en «accueillant positivement l’engagement des parties à respecter les accords d’avril», le comité, réuni au siège de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) à Naqoura, a examiné cinq plaintes israéliennes et conclu que les combattants anti-israéliens avaient «violé» cet accord la semaine dernière. En vertu de l’accord qui avait mis fin à deux semaines de bombardements israéliens au Liban, les belligérants se sont engagés à épargner les civils des deux côtés de la frontière libano-israélienne et à ne pas lancer d’opérations armées à partir de secteurs habités. Sur les plaintes elles-mêmes, le comité a relevé dans un communiqué que des combattants libanais avaient effectué la semaine dernière plus de 70 tirs au mortier en 72 heures «de l’intérieur» du village de Majdel Silm au Liban-Sud, «en violation» de l’accord. Les tirs sont intervenus «après que les forces israéliennes eurent repéré et pourchassé un groupe armé libanais en mission militaire», ajoute le comité. Le comité a demandé au Liban de faire en sorte que les actions des «groupes armés au Liban» ne mettent pas les civils en danger et «a pris bonne note de la déclaration du délégué libanais selon lequel des mesures appropriées ont déjà été prises». Par ailleurs, toujours selon le comité, deux roquettes Katioucha tirées par un «groupe armé» du Liban sont tombées sur le nord d’Israël le 27 février. Là encore, le comité appelé le Liban à «éviter la répétition de ces incidents graves». Le comité a enfin invité les protagonistes à «consolider davantage» leur respect de l’accord de 1996, «leur intérêt commun étant d’éviter toute action provocatrice et de prévenir les retombées de la violence sur les civils». Initialement prévue mercredi, la réunion du comité, la cinquième en 1999, avait été avancée en raison, selon M. Hoss, de «l’amélioration de la situation sur le terrain» et d’un «début de désescalade». À la suite de la mort du général Erez Gerstein dans une attaque du Hezbollah dimanche le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait annoncé lundi une «nouvelle politique» de représailles plus ferme «qui n’impose aucune restriction à l’armée». Le comité de surveillance ne dispose d’aucun instrument de coercition et se contente de constater les faits et d’émettre des jugements. À l’issue des discussions du comité de surveillance, M. Hoss s’est déclaré «satisfait des résultats de la réunion». «Le Liban qui ne s’en est jamais pris aux civils réitère son engagement à respecter les accords d’avril et fait porter à Israël la responsabilité des violations» de cet engagement, a ajouté M. Hoss. Le chef du gouvernement a souligné qu’«une élimination définitive de la tension ne pourrait avoir lieu qu’avec l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité de l’Onu et le retrait sans condition d’Israël jusqu’à la frontière internationalement reconnue». «Nous appelons la communauté internationale à faire pression sur Israël pour l’amener à se retirer du Liban conformément à cette résolution et mettre fin à son occupation de certaines régions du Liban-Sud et de la Békaa-Ouest», a-t-il conclu. Les raisons de l’attitude libanaise Certains observateurs politiques n’ont pas manqué de relever, à propos de cette réunion du comité de surveillance, que le Liban s’est abstenu de déposer une plainte auprès de cette instance à la suite de l’escalade militaire israélienne consécutive à l’opération qui a coûté la vie au général Gerstein et notamment des multiples raids aériens effectués bien au-delà de la zone de confrontation au Liban-Sud. Dans les milieux du gouvernement, cités par notre chroniqueur diplomatique Khalil Fleyhane, on justifie cette absence de plainte par le fait que ces raids n’ont pas fait de victimes civiles, mais uniquement des dégâts matériels. Les sources gouvernementales préfèrent mettre l’accent sur le soutien que Beyrouth apporte au comité de surveillance et aux accords d’avril 1996 qui, selon ces sources, «profitent» au Liban, dans la mesure où ces accords donnent le droit à la Résistance de mener des opérations contre les Israéliens jusqu’à ce qu’ils se retirent de la région occupée, tout en protégeant les civils. Les milieux officiels libanais soulignent d’ailleurs à cet égard l’embarras que ce statu quo cause chez certains responsables israéliens, comme le ministre de la Défense Moshé Arens, qui préconise de ne plus tenir compte des accords d’avril parce qu’ils limitent selon lui les moyens d’action de l’armée israélienne. Toujours selon les mêmes sources, les États-Unis ont eu connaissance de cette orientation chez certains dirigeants israéliens et s’y sont fermement opposés. Aux yeux de Washington, les accords d’avril constituent un bon mécanisme de protection des civils des deux côtés de la frontière tant qu’il n’y a pas de solution définitive mettant fin à l’occupation et aux combats.
Le chef du gouvernement Sélim Hoss s’est déclaré hier satisfait des résultats de la réunion du comité de surveillance au Liban-Sud qui s’est félicité des engagements pris par les parties en présence à respecter les accords d’avril 1996. Le comité (États-Unis, France, Liban, Israël et Syrie) avait entamé mardi soir sa réunion en raison du regain de tension à la suite de la...