Damien Roland : un équilibre à la limite du point de rupture(photo)

Damien Roland, architecte, s’est orienté vers le meuble «parce que je n’en trouvais pas qui corresponde à mes besoins», dit-il. Plus qu’un architecte des meubles, Damien Roland est un concepteur d’espaces. Il est également sculpteur. Pour lui, tout son travail est le résultat d’un équilibre précis, toujours à la limite du point de rupture. Damien Roland a conçu un stand aux dominantes vertes. Outre le canapé à dimension modulable vert tendre et les rideaux mauve et vert, une table-potager au design très japonais déborde de plantes vertes. Dans un coin, une table ronde, «en acier oxydé à l’herbe et patiné à la chaussette», précise l’artiste. La structure en acier accueille une épaisse plaque de verre qui laisse voir les pieds de table arrondis, prêts à enlacer un globe terrestre. À côté, deux meubles d’appui en verre et acier argenté, «un matériau qui se patine» souligne-t-il. «Un objet doit vieillir, sinon il n’a aucun intérêt». Le dernier numéro de Décoration du magazine français Madame Figaro consacre plusieurs pages à la maison qu’a aménagée Damien Roland sur l’île de beauté. «C’est un habitat traditionnel du xIIe siècle classé monument historique», explique-t-il. Le bâtiment, situé au sommet d’une des magnifiques falaises à pic de Corse, semble plonger ses racines dans la mer. L’architecte a réaménagé l’intérieur en exploitant cette ouverture sur le vide. Des hublots de verre jouent les parquets, donnant à l’espace fermé une autre dimension. La notion d’équilibre se retrouve dans toutes les réalisations de Damien Roland. Aussi bien dans cet espace intérieur ouvert sur l’extérieur que dans les sculptures qu’il présente un peu partout. Nombre de ses sculptures sont suspendues. Elles répondent à des normes précises. Les éléments qui les constituent exercent les uns sur les autres une tension qui les fait tenir debout. «Je suis à la recherche d’une dialectique entre l’imperfection du corps et la perfection mentale d’une géométrie», dit-il. Ses créations ont l’équilibre fragile, toujours en danger de rupture.