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Actualités - REPORTAGES

Quatre artistes inspirés

Quatre jeunes designers libanais : Gaith Asmar, Rima el-Khatib, George Merheb et Daisy Abi-Jaber. Quatre styles. Et des réalisations intéressantes. Dans une structure cubique en bois et fer qu’il a baptisée « kiosque nomade », Gaith Asmar, architecte d’intérieur, a placé un fauteuil inspiré du diwan libanais. «En fait, j’ai simplement réduit les proportions d’un diwan traditionnel. Puis j’ai retravaillé le dossier de manière à lui apporter une touche contemporaine», explique le designer. Cela donne un fauteuil en bois blond naturel, à dossier en MDF (poudre de bois agglomérée), sculpté, façon dentelle ajourée et peint en bleu. Les coussins sont en toile grège. Celui du dossier rappelle par sa forme, et par un jeu de cordage brut, la bouée. Il est vrai que le résultat tangue entre plusieurs styles. Gaith Asmar, outre la passion du design, est également peintre amateur. Et, démarche originale, il met l’un de ces domaines au service de l’autre. Il a ainsi représenté son projet de fauteuil-diwan dans une peinture abstraite, haute en couleurs. Qui sert de toile de fond à sa création. La passion des matières – Dans un coin du stand Artishow, les meubles et luminaires de Rima el-Khatib-Hervouet attirent le regard. Lignes courbes et déliées, angles arrondis, allégement des volumes signent la facture du travail de cette architecte de formation. Qui, «par amour des matières», a suivi une spécialisation en design industriel à Paris (École Créapole). Ses créations sont diversifiées : bureau «de maison», en merisier, d’inspiration art déco ; coiffeuse légère pour jeune fille en fleur ; luminaire-flambeau, transformable en applique, en bois et papier à abat-jour ; lampadaire réalisé dans les mêmes matériaux ; lampe-fleur en MDF. Ainsi qu’une très belle pièce baptisée Les trois danseuses : un luminaire composé de trois lampes-flammes, parées de pendants en cristal de verre et montées sur trois branches sinueuses en acier inoxydable, plantées dans un socle en plexiglas. On l’aura deviné : Rima el-Khatib a une vraie passion pour les luminaires. «Ce ne sont pas seulement des objets décoratifs. Par l’éclairage et l’ambiance qu’ils créent, ils modifient l’espace dans lequel ils sont présents», dit-elle. «Et puis, il y a aussi un challenge du point de vue technique», ajoute-t-elle. Rima, qui partage son temps entre Beyrouth et Paris, présente ces pièces en avant-première. «L’idée maintenant est de les faire éditer par un fabricant en France. Surtout pour les luminaires que j’ai conçus de manière qu’ils puissent être vendus en kit, prêts à monter par l’acheteur». Design d’artistes – Georges Merheb et Daisy Abi-Jaber, deux artistes du pinceau, ont délaissé – une fois n’est pas coutume – l’espace des arts plastiques pour celui des créateurs. Ils présentent, en effet, dans le cadre de ce salon, des objets décoratifs et des meubles qu’ils ont réalisés par « esprit de zapping », disent-ils. George Merheb a ainsi conçu deux tables-basses en bois massif (hêtre et cèdre). L’une est surmontée d’une plaque de verre et ornée… de gros boulons et de vis. La seconde repose sur des roues. «J’aime les éléments industriels et les matières brutes», dit-il simplement. Il a aussi réalisé des luminaires sur pied en verre. Par assemblage de quatre plaques rectangulaires et longitudinales qu’il a sculpté, en relief, de motifs divers. Ou en habillant des colonnes chromées de treillis métalliques divisés en carrés et recouverts de papier japonais. – Contrastant avec les grandes pièces de George Merheb, les «objets mobiles» de Daisy Abi-Jaber ont des proportions plus modestes. Mais jouent néanmoins la carte de la multifonction. À l’instar de ce luminaire-table-sculpture. Une plaque de verre posée sur quatre colonnes en métal chromé, entourant une lampe et parées de fleurs découpées dans une moustiquaire ! Même esprit ludique, pour les ressorts en fil de fer, aux formes coniques ou cylindriques qui «habillent» indifféremment un verre, une bougie et qui peuvent servir de porte-carte, ou encore se poser tout simplement en bibelots… Entre le design et la création artistique, la cloison est souvent mince. Il est normal que les «créateurs» s’amusent à la franchir. Dans les deux sens.
Quatre jeunes designers libanais : Gaith Asmar, Rima el-Khatib, George Merheb et Daisy Abi-Jaber. Quatre styles. Et des réalisations intéressantes. Dans une structure cubique en bois et fer qu’il a baptisée « kiosque nomade », Gaith Asmar, architecte d’intérieur, a placé un fauteuil inspiré du diwan libanais. «En fait, j’ai simplement réduit les proportions d’un diwan...