Transport - Les taxes d'aéroport à l'AIB parmi les plus élevées La MEA opte pour des tarifs diversifiés en pleine saison

Dans le but de préserver les intérêts de la compagnie et ceux de la colonie libanaise de France, la Middle East Airlines (MEA) a entrepris une diversification des tarifs appliqués aux billets d’avion pour les vols Paris-Beyrouth-Paris. Une source responsable de la compagnie nationale aérienne, qui déplore le mouvement entamé en France par une dizaine d’associations libanaises pour protester contre les tarifs élevés des billets d’avion de la MEA à destination du Liban, affirme qu’une réduction de 13 % a été appliquée aux tarifs étudiants par rapport à ceux qui étaient en vigueur l’an dernier, ce tarif étant applicable tout au long de l’année . Une baisse de 16 % a également été consentie sur les prix des billets d’avion à destination du Liban pour les vols de nuit. Seuls les prix des billets d’avion pour les vols de jour sont restés les mêmes que ceux de 1998 et ce pour les billets d’une durée de plus de trois mois. Cette source rappelle dans le même ordre d’idées que des tarifs de groupe ont été accordés aux passagers de la ligne Paris-Beyrouth-Paris pour la pleine saison. «La compagnie nationale aérienne n’est pas une association caritative. Il s’agit d’une société commerciale, qui poursuit un but lucratif», affirme la même source responsable qui souligne par ailleurs «qu’à l’instar des autres compagnies aériennes dans le monde, la MEA applique le système dit “revenue management system”. Pour améliorer les recettes de la compagnie, conformément à ce système les tarifs des billets d’avion obéissent à la loi de l’offre et de la demande». Cette source ne manque pas de faire remarquer que la «cabale» orchestrée en France intervient au moment où une demande de licence d’exploitation d’avion charter à destination du Liban est présentée par un groupe français. Les revenus des vols de l’Europe à destination du Liban sont les moins importants, rappelle cette source, qui avance des chiffres d’affaires relativement élevés pour ce qui est des vols à partir du Golfe et de l’Afrique à destination du Liban. Répondant à ceux qui font valoir les prix compétitifs des billets d’avion de compagnies aériennes desservant les lignes Paris-Damas et Paris-Amman (des prix autour de 2 200 et 2 800 FF), la source responsable estime qu’il n’y a pas lieu de faire une quelconque comparaison entre d’une part, les marchés syrien et jordanien et de l’autre celui du Liban. Une manœuvre Relancé par téléphone, un des responsables qui mènent le mouvement de protestation à Paris, qualifie de «pures manœuvres» le comportement de la direction de la MEA. «Les tarifs pratiqués sont aberrants», dit-il. Pour bénéficier des 16 % de réduction sur le prix du billet d’avion pour les vols de nuit (le prix devenant ainsi 4 100 FF taxe comprise), il faut réserver un retour à Paris avant le 14 août ou après le 8 septembre. Sinon, le prix du billet d’avion pour le vol direct de la MEA Paris-Beyrouth-Paris est de 5 455 FF (taxe comprise). La personne précitée ne manque pas au passage de s’en prendre à l’État libanais qui impose la taxe d’aéroport la plus élevée, celle-ci se montant à l’équivalent de 300 FF alors que pour les autres aéroports, elle ne dépasse guère les 27 FF. Selon le responsable établi en France, ces tarifs vont affecter les recettes de la MEA. En effet, souligne-t-il sur les 60 000 Libanais installés en France, pas plus de 4 000 voyageront dans ces conditions sur les lignes de la compagnie nationale d’aviation, ce qui ne devrait pas assurer à la MEA plus de cinq millions de FF de revenus. La même source avance les chiffres de 3 800 FF pour un vol sur les lignes de la Swissair à destination du Liban, avec une escale à Zurich, et de 3 200 FF sur les lignes de la Austrian Airlines. Baisse des dépenses Quoi qu’il en soit, le redressement de la MEA est aujourd’hui effectif avec plus de 55 millions de dollars d’économies faites sur les dépenses malgré une baisse de la part du trafic de 12 % due à la concurrence du ciel ouvert . Actuellement, affirme une source de la compagnie, l’exploitation est rentable huit mois sur douze et il suffirait d’une croissance de 10 % du volume de passagers pour voir les résultats financiers de cette compagnie rejoindre ceux des meilleures compagnies aériennes au monde. L’alliance avec Air France prévue pour juin prochain devrait apporter un trafic de plus de dix pour cent à la MEA. Elle permettra d’intégrer la MEA dans un réseau international lui donnant la possibilité de vendre des vols directs pour des destinations telles que le Canada, les États-Unis et l’Amérique du Sud soit près de 130 destinations supplémentaires.