Processus de paix - Clinton prêt à retrousser ses manches L'espoir renaît au Proche-Orient

Le désaveu cinglant du bref mais houleux règne politique de Benjamin Netanyahu doublé du véritable triomphe électoral personnel de son rival travailliste Ehud Barak aux élections de lundi en Israël semble avoir changé radicalement le climat au Proche-Orient. Israël se prend à rêver de nouveau à son unité nationale éclatée ces trois dernières années. Les voisins arabes de l’État juif se remettent pour leur part à croire à une relance des processus de paix lancés à Madrid en 1991 et à Oslo en 1993, à l’exception notable du mouvement intégriste palestinien Hamas et du Hezbollah. Ainsi Damas a appelé le Premier ministre élu à «opérer des changements radicaux» dans la politique israélienne sur la voie de la paix pour laquelle Le Caire se disait prêt à «collaborer», tandis que le roi Abdallah de Jordanie, «très, très optimiste», prévoyait des progrès dans la relance de l’épineux dossier de la région. Comme pour confirmer cet optimisme, Arafat et Barak, lors d’un premier entretien téléphonique, se sont engagés, selon des sources palestiniennes, à poursuivre les étapes menant à la paix. À l’étranger, Paris, Londres, Washington, Rome, Bonn et Moscou, pour ne citer que les capitales tierces les plus concernées par le règlement de l’épineux dossier du Proche-Orient, ont exprimé des sentiments allant du soulagement à la satisfaction devant ce qu’elles considèrent comme une occasion sérieuse de désembourber le processus de paix. À ce propos, après avoir annoncé le retour prochain de Dennis Ross dans la région, le président Clinton, lors d’une conversation téléphonique avec M. Barak, a souhaité «une accélération» du calendrier des négociations, précisant, selon son porte-parole, qu’il était prêt à «retrousser ses manches» pour relancer le processus de paix.