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Actualités - REPORTAGES

Livres Le voyage à Tyr à travers les siècles, revisité par Maha Chalabi (photos)

Signature d’ouvrage ce mardi 2 mars, à 18 heures, au Centre culturel français. Les Publications de l’Université libanaise présentent Les voyageurs à Tyr du XVIe au XIXe siècle, de Maha Khalil Chalabi. Cette compilation de récits est illustrée de gravures anciennes, de photographies de monuments, de sculptures, de bijoux, de pièces de monnaie, parfois inédites, puisées dans des collections privées. L’ouvrage a l’ambition d’«offrir les différentes facettes de ce qui est convenu d’appeler l’orientalisme; les rapports Occident-Orient; et une synthèse des principaux résultats de ces périples religieux, commerciaux, culturels, politiques et scientifiques», souligne l’auteur. Le livre se base sur une thèse présentée en 1984 à l’École pratique des hautes études, Paris-Sorbonne. Maha Chalabi a ressorti pour l’occasion une panoplie de voyageurs dont les récits consacrés à Tyr constituent un réservoir. La bibliographie nomme 467 ouvrages dont beaucoup ont fait l’objet d’une fiche. Auteurs allemands, espagnols, italiens, hollandais, anglais mais surtout français. Missionnaires ou pèlerins venus sur les traces du Christ; écrivains épris de romantisme ou d’exotisme; érudits et archéologues attirés par les civilisations et les vestiges; ou encore politiques rêvant de visées colonialistes. Les témoignages déploient une multitude de doctrines sur la supériorité européenne. Des vues dogmatiques sur cet Oriental, une espèce d’abstraction idéale et immuable; des impressions personnelles, une curiosité sur la vie quotidienne des habitants et de leurs mœurs, sur l’état des lieux. Avant que naisse une époque nouvelle avec Sylvestre de Sacy, Volney ou Renan. Sur 263 pages, dans un galop narratif, Maha Chalabi brasse les images et les idées que se faisait l’Occident de l’Orient au cours des trois siècles évoqués. Au XVIe siècle, les pérégrinations en Orient sont étroitement liées au pèlerinage. Mais on compte aussi des émissaires du roi de France, des aristocrates en quête de dépaysement et des marchands. Les voyages se libèrent progressivement du retour aux sources chrétiennes et deviennent aventure, étude, observation et description des pays visités. L’islam fait son entrée «dans le concept de la politique européenne. On assiste à un début de récit historique, de compte rendu géographique et même sociologique. Les vestiges des civilisations passées forcent l’observateur à questionner l’histoire», dit l’auteur. Au XVIIe siècle, le récit de voyage devient une sorte de guide. Au XVIIIe siècle, les déplacements sont source de référence. Ils constituent un effort de compréhension désintéressé, avant les aspirations impériales et colonialistes du XIXe siècle. En effet, le XVIIIe est placé sous le label laïcité, empathie, universalisme. Qu’ils soient hommes d’Église ou laïques (aristocrates, médecins, envoyés du gouvernement, négociants), les voyageurs abordent l’Orient en géographes, historiens, gens de sciences. Ils veulent s’informer et comprendre. Les uns étudient la botanique; d’autres s’interrogent, à titre d’exemple, sur l’aqueduc et l’acheminement des eaux de Ras el-Aïn jusqu’au littoral de Tyr. Sur l’énigme d’un petit port, pour ce qui fut une puissance maritime, et l’existence éventuelle d’un deuxième port. Ils confrontent les études historiques et les récits des voyages de leurs prédécesseurs. Leur enthousiasme fera tache d’huile au sein de l’Europe. Commence alors l’ère de l’orientalisme savant. Le XIXe siècle, marqué par l’invention de la photographie, verra débarquer romantiques et politiques. Mais surtout spécialistes des civilisations et archéologues comme Saulcy et Bertou, qui a rédigé un essai sur la topographie de Tyr. Ou encore Renan, dont les travaux ont permis d’établir toutes les hypothèses sur les emplacements des divers sites et des principaux monuments de l’époque gréco-romaine et de la période phénicienne. Il a ouvert les chemins aux investigations de demain. De l’empire au colonialisme, des croisades à la mission scientifique, Tyr devient une carte plus précise dans le patrimoine mondial. En conteur passionné, Maha Khalil Chalabi traverse les siècles avec Chateaubriand et Renan, Jean Chesneau, Jean Boucher, l’abbé Binos, Antonio Aranda ou encore Cotvyck Jan Van. Pour nous restituer un pan de l’ambiance de Tyr et de notre histoire. Conférence Ce mardi à 18h30, les relations de l’Égypte et de la Phénicie seront à l’honneur au CCF, avec le professeur Jean Leclant. Égyptologue, M. Leclant conduit actuellement les fouilles des pyramides à textes de Sakkara et dirige les recherches faites à Sedinga, au Soudan. Président de l’Association internationale de Tyr, membre du comité scientifique du centre-ville, M. Leclant a publié plusieurs ouvrages. Il fut chargé jadis par André Malraux de la direction d’une collection en trois volumes consacrée à l’Égypte et intitulée L’univers des formes.
Signature d’ouvrage ce mardi 2 mars, à 18 heures, au Centre culturel français. Les Publications de l’Université libanaise présentent Les voyageurs à Tyr du XVIe au XIXe siècle, de Maha Khalil Chalabi. Cette compilation de récits est illustrée de gravures anciennes, de photographies de monuments, de sculptures, de bijoux, de pièces de monnaie, parfois inédites, puisées dans des...