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Actualités - CHRONOLOGIE

La folle équipée des étudiants

«Je n’arrive pas à réaliser ce que j’ai fait : arracher des barbelés au nez des Israéliens!». Leïla, une rouquine de 25 ans, frissonne de joie d’avoir «libéré Arnoun». Comme elle, des centaines d’étudiants ont convergé hier vers ce petit village montagnard du Sud. «Aujourd’hui, nous avons prouvé que des civils à mains nues pouvaient défier Israël. C’est notre intifada à nous. Si les barbelés sont remis, nous reviendrons et nous sommes prêts à recommencer demain s’il le faut», jure Samir, 25 ans, un étudiant en lettres à l’Université libanaise. Bravache, un jeune tout sourire a accroché sur le porte-bagages de son vélo un panneau métallique d’avertissement en hébreu sur la présence de mines, trophée de sa journée «sur le front». «On a commencé à arracher les barbelés, et puis il y avait les mines. Ça n’a pas explosé, alors on a continué de plus belle», raconte Charles, un jeune étudiant chrétien, qui visiblement en tremble encore, un drapeau libanais dans la main. Dans la soirée, une trentaine d’irréductibles bravaient toujours le froid autour d’un feu de camp allumé près d’une mare. «Nous devons empêcher les Israéliens de réinstaller ces barbelés de la honte», lance Samir Diab, un étudiant de l’Université américaine de Beyrouth. Autour du feu, Samir et ses copains, encore étourdis de leur action, discutent du danger à passer la nuit sur place, alors qu’à 300 mètres de là, on entend le bruit des chenilles des véhicules blindés des patrouilles des forces d’occupation ou de l’Armée du Liban-Sud. Dans la journée, ils avaient résisté à quelques tirs d’intimidation israéliens. La plupart ont pourtant préféré lever le camp avant la nuit, mais avec le sentiment du devoir accompli. «Personne ne peut garantir notre sécurité si nous restons pendant la nuit dans une zone de combat», dit un étudiant. «De toute façon, la mobilisation d’aujourd’hui a porté ses fruits. Alors inutile de prendre des risques supplémentaires. Les Israéliens se sont rendus compte de la détermination des Libanais. Et c’est la première fois que des étudiants chrétiens participent sur le terrain au Liban à un tel mouvement de solidarité», raconte Patrick, un étudiant de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth. «On n’a plus besoin du Conseil de sécurité, des Nations unies, de manœuvres américaines. On a fait ce qu’on avait à faire, et Arnoun est redevenu libanais», proclame fièrement Victor, un jeune de 25 ans. Demain il reviendra «s’il le faut, avec un pull cette fois».
«Je n’arrive pas à réaliser ce que j’ai fait : arracher des barbelés au nez des Israéliens!». Leïla, une rouquine de 25 ans, frissonne de joie d’avoir «libéré Arnoun». Comme elle, des centaines d’étudiants ont convergé hier vers ce petit village montagnard du Sud. «Aujourd’hui, nous avons prouvé que des civils à mains nues pouvaient défier Israël. C’est notre...