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Actualités - CHRONOLOGIE

Audiovisuel - Débat à la MTV Prochaine démarche des médias auprès de Hoss

Alors que les responsables concernés préparent le budget 1999, le chef du gouvernement, lui-même économiste comme on sait, livre à l’opinion les intentions du pouvoir, en avouant globalement qu’il n’y a pas moyen de se démarquer totalement de la stratégie choisie sous le règne Hariri. M. Sélim Hoss a ainsi confirmé qu’on ne se risquera pas à jouer de l’inflation pour relancer la croissance. Il s’est engagé en effet à maintenir la parité officielle de la livre par rapport au dollar grosso modo telle qu’en elle-même. C’est-à-dire par une surévaluation de la monnaie nationale de quelque 40 %, selon les spécialistes, par rapport à la force qu’elle devrait avoir en fonction du produit intérieur brut (PIB). M. Hoss ne veut pas non plus toucher à ce plafond miraculeux pour les capitalistes de 10 % fixé pour l’impôt sur les sociétés, pour ne pas effaroucher les investisseurs. De même, le président du Conseil ne parle plus de déployer un effort spécial pour réduire les taux d’intérêt élevés des bons du Trésor, qui sont en train en fait de saigner littéralement le pays, endetté en gros de quelque 22 milliards de dollars. Ce qui signifie que chaque Libanais est débiteur à sa naissance d’à peu près 6 000 dollars. Mais pourquoi l’équipe en place n’a pas donné le coup de barre à gauche que semblaient promettre les positions de ses membres quand ils étaient dans l’opposition ? Pourquoi la priorité sociale s’estompe-t-elle à leurs yeux ? D’abord parce que nécessité fait loi : prodiguer des services et des prestations plus généreux impliquerait un risque de faillite financière, car il faudrait encore emprunter. Ensuite parce que les différents pôles qui peuvent aider le Liban à garder la tête hors de l’eau posent pour leur soutien des conditions naturellement libérales. La Banque mondiale, qui a débarqué à Beyrouth dès la nomination du nouveau gouvernement, lui a certes apporté sa caution. C’est tout de suite après, notent les observateurs, que les spécialistes du Cabinet ont cessé d’évoquer le changement radical de politique financière et économique qu’ils défendaient avant. C’est que la Banque mondiale n’a certainement pas encouragé leurs pulsions sociales ou même réformatrices. Dans ce sens que si la Banque mondiale est d’accord pour qu’on jugule la corruption, qu’on comprime les dépenses et qu’on augmente les ressources du Trésor, elle ne souhaite pas qu’on gomme le plan global dit de reconstruction-développement conçu par son grand ami M. Hariri, surtout dans le centre-ville. De leur côté, les Séoudiens, autres grands amis de l’ancien président du Conseil, veulent bien ne pas faire d’ennuis au nouveau pouvoir, consentent à lui laisser les 600 millions de dollars consignés à la Banque du Liban, mais auraient vu d’un mauvais œil qu’on relevât l’impôt direct de 10 % sur les bénéfices des placements effectués au Liban. Donc la balance prodigieusement déséquilibrée du fisc (70 % fournis par les impôts indirects), ce qui se traduit en terme social par une criante injustice pénalisant les économiquement faibles et avantageant les nantis, ne va pas être vraiment modifiée. Mais pour l’ensemble, la transparence et la crédibilité morales du nouveau pouvoir peuvent permettre d’amorcer l’assainissement des finances publiques, si le pays comprend la nécessité de consentir d’assez lourds sacrifices pendant au moins quatre ou cinq ans. La principale tâche du gouvernement actuel, et surtout du ministre des Finances, sera dès lors d’assurer une bonne communication avec le public, de bien faire passer le message. Ce ne sera pas facile : il faudra expliquer pourquoi le déficit budgétaire va rester élevé ; rien que l’augmentation des salaires dans la fonction publique va coûter cette année 350 millions de dollars au Trésor. Et surtout il faudra veiller à ce que l’opposition, par ses clameurs pendant le débat budgétaire, n’empêche pas le gouvernement de se faire bien entendre.
Alors que les responsables concernés préparent le budget 1999, le chef du gouvernement, lui-même économiste comme on sait, livre à l’opinion les intentions du pouvoir, en avouant globalement qu’il n’y a pas moyen de se démarquer totalement de la stratégie choisie sous le règne Hariri. M. Sélim Hoss a ainsi confirmé qu’on ne se risquera pas à jouer de l’inflation pour relancer...