Le gouvernement affûte ses armes pour le débat budgétaire

La caste politicienne continue à broder mille et une spéculations autour du communiqué Hoss, malgré les éclaircissements apportés par le chef du gouvernement. N’a-t-il pas voulu annoncer par son autocritique, se demandent avec espoir les innombrables ministrables, un prochain élargissement de son équipe ? Que non, répondent les loyalistes, qui précisent que le gouvernement, passant aux choses sérieuses, affûte maintenant ses armes pour le débat budgétaire qui s’ouvre bientôt à la Chambre. Selon une source ministérielle, «M. Hoss n’est pas l’homme des demi-mesures. Dans son communiqué, en mettant les points sur les i, il laissait entendre qu’en cas de rebuffade, il n’hésiterait pas à présenter sa démission. Il n’a jamais envisagé un remaniement ou un élargissement. Les bonnes réactions enregistrées, l’amende honorable faite par les loyalistes qui critiquaient le gouvernement, la retenue dont a fait montre ensuite M. Rafic Hairi, ensuite imité par M. Walid Joumblatt amènent M. Hoss à repartir de l’avant, et du bon pied. Cela à partir du postulat suivant : le gouvernement reste solidement en place. Et il pourra parachever la réforme administrative, qui ne subit pas un blocage comme on dit, mais une simple pause pour une bonne étude des dossiers». Ce responsable ajoute que «pour le moment, l’effort principal est consacré à la préparation de la bataille que nous devrons sûrement livrer à la Chambre autour de notre projet de budget 99. Nous y allons, affirme cette personnalité qui oublie le conflit Frangié-Chalak, en un front uni. L’opposition va essayer de nous diviser en exploitant sans doute certaines disparités dans les crédits affectés aux divers ministères. Mais elle n’y réussira pas. Car notre plan de défense est aussi simple que fort. Sur le fond, nous répéterons que nous ne sommes pas responsables du lourd déficit dont nous avons hérité. Et pour la tactique, nous veillerons à ce que les parlementaires qui nous sont favorables se mobilisent dès le premier instant pour porter l’attaque dans le camp adverse». «En tout cas, poursuit cette source, le budget a la priorité pour le moment. Et les rumeurs sur la situation ministérielle ne sont que des escarmouches de diversion entreprises par certains milieux opposants pour nous déstabiliser. Il n’est pas question que ces manœuvres atteignent leur but, pour la bonne raison que le pays a besoin tout à la fois de stabilité politique au niveau du pouvoir exécutif et de budget. D’autant qu’à travers la loi des finances de cette année, nous lançons un plan de redressement financier et partant économique étalé sur plusieurs années», conclut le responsable.