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Actualités - ANALYSE

Kurdes - Coup d'envoi à une guerre contre le terrorisme ? Spéculations sur les retombées libanaises de l'affaire Ocalan

L’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan ne constituerait-elle qu’un maillon du conflit kurdo-turc intérieur ou dépasse celui-ci pour se situer dans le cadre d’un «marché» régional ou encore d’un plan israélo-US destiné à liquider le terrorisme international qui menace la stabilité mondiale en général et en particulier le processus de paix au Proche-Orient ? Telle est la question que se posent actuellement les milieux politiques et officiels. Ceux-ci craignent que l’arrestation d’Öcalan n’ait été le résultat d’une coopération et d’une collaboration multilatérales auxquelles auraient participé plus d’une partie régionale et internationale désireuse de constituer un front pour la paix face à tous ceux qui – comme le Liban et la Syrie notamment – considèrent que paix et... pax americana ne signifient pas la même chose puisque la seconde est, à leurs yeux, loin d’être «la paix juste» à laquelle ils aspirent. Car il est naturel que les États-Unis, Israël et leurs partisans considèrent que les forces hostiles à la paix, à leur paix, ont aujourd’hui à leur tête des leaders radicaux ou encore «terroristes» et sont appuyés par des États qui n’hésitent pas à encourager la violence pour faire obstacle au processus de paix. L’arrestation d’Öcalan constituerait-elle donc le coup d’envoi à la guerre ouverte contre le terrorisme, les terroristes et les forces hostiles à la paix que les États-Unis se sont promis d’instaurer avant l’an 2000 ? Si tel est le cas, la station Öcalan pourrait bien avoir été le prélude à des actions qui pourraient être entamées successivement contre Ben Laden, le mouvement Hamas, le Jihad islamique et… la résistance anti-israélienne au Liban-Sud et dans la Békaa-Ouest. Bref, contre tous ceux que l’Amérique et l’État hébreu considèrent être des terroristes. Pour les USA, est terroriste quiconque fait obstacle à «leur» paix, même s’il lutte pour une cause juste. Car sinon, comment expliquer le fait que Washington considère terroriste l’action menée par la résistance libanaise qui lutte pour la libération de sa terre ? Pour les Libanais comme pour certains responsables américains, la résistance est légitime, au moins aussi légitime que l’était la résistance anti-nazie en Europe. Elle tire sa légitimité du droit international, de la charte des Nations unies et des résolutions internationales. Il reste toutefois que les craintes des milieux officiels et politiques précités émanent de la teneur d’un rapport établi par le secrétaire général de l’Onu, M. Kofi Annan, le 23 juillet dernier, à l’occasion du renouvellement du mandat de la Finul. Ce rapport présentait l’occupation israélienne comme une «administration civile chargée de développer la région» et limitait la portée de la résistance à un «mouvement populaire musulman affilié au Hezbollah», et ce dans le but évident de montrer que la résistance répond à la définition américaine d’un mouvement terroriste. L’affaire Öcalan ne doit donc pas être traitée à la légère. L’arrestation du leader kurde ne doit peut-être pas non plus être dissociée de ce qui s’est passé il y a quelques jours à Arnoun ou même de ce qui s’est passé il y a environ deux ans à Charm el-Cheikh, où le président Bill Clinton avait convoqué un sommet qui a déclaré la guerre au terrorisme. Tout en étant fort de sa cohésion interne retrouvée, le Liban reste militairement faible. Il ne devrait pas être une nouvelle fois le premier à payer le prix des guerres régionales et des visées israéliennes.
L’arrestation du leader kurde Abdullah Öcalan ne constituerait-elle qu’un maillon du conflit kurdo-turc intérieur ou dépasse celui-ci pour se situer dans le cadre d’un «marché» régional ou encore d’un plan israélo-US destiné à liquider le terrorisme international qui menace la stabilité mondiale en général et en particulier le processus de paix au Proche-Orient ? Telle est...