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Actualités - CONFERENCES DE PRESSE

Polémique - Mes propos ont été mal interprétés Joumblatt fait marche arrière

Dans une brusque volte-face, l’ancien ministre Walid Joumblatt a nié avoir voulu porter atteinte à la personne du président de la République et affirmé que certains propos publiés dans une interview accordée au magazine al-Massira ont été mal interprétés. Il a même exprimé son soutien aux principes du discours d’investiture et affirmé qu’il était prêt au dialogue avec le chef de l’État pour «participer à l’édification du pays». Ces propos ont été tenus hier par M. Joumblatt au cours d’une conférence de presse en son palais de Moukhtara. Selon certaines sources, le député du Chouf aurait, avant sa conférence de presse, effectué une visite-éclair à Damas où il aurait rencontré plusieurs hauts responsables. Commentant le tollé soulevé dans les milieux politiques à la suite de son interview à al-Massira, M. Joumblatt a assuré que certains de ses propos avaient été «mal interprétés et considérés comme étant des insultes personnelles envers le président de la République». «Dans notre opposition ou nos critiques, nous n’entrons jamais dans des considérations d’ordre personnel. Nous tenons à préciser que notre intention n’était nullement de porter atteinte aux personnes», a-t-il affirmé. «Nous savons que, tout comme nous, le président Lahoud respecte les personnes et nous avons pu le constater tout au long de sa carrière, comme commandant en chef de l’armée, puis comme président de la République, a poursuivi le chef du Parti socialiste progressiste. Nous savons également qu’il ignore tout de la campagne qui est actuellement orchestrée contre nous, et nous le prions d’user de son influence pour mettre un terme à cette polémique d’autant plus stérile qu’elle survient à un moment où le pays traverse une phase critique avec l’annexion de Arnoun à la bande frontalière, et la capture du leader kurde Abdallah Öcalan par les services secrets israéliens et américains». M. Joumblatt a également annoncé la restitution à l’État, aujourd’hui, du palais de Beiteddine, tout en souhaitant que soient respectés «cette belle architecture libanaise et les musées à caractère national et arabe». «Des remarques» Le ministère de la Culture se prépare à reprendre possession de ce site national dès ce lundi avec l’aide des forces de l’ordre qui patrouillent dans la région depuis dimanche. Dans un entretien à bâtons rompus avec les journalistes, à l’issue de la conférence de presse, M. Joumblatt a affirmé vouloir éviter de s’engager dans une polémique stérile autour des «accusations mensongères lancées contre moi. Je n’ai rien à cacher, surtout au niveau des fonds de la Caisse des déplacés. Nous ne voulons pas assister à une réédition de la comédie des fonds municipaux. Les comptes de la Caisse sont très clairs et nous souhaitons que l’État trouve le moyen de financer le retour des déplacés. À mon avis, les fonds qui pourraient être assurés à travers le règlement du problème des propriétés maritimes seront amplement suffisants». À la question de savoir s’il était vrai qu’il accordait l’asile à certaines personnes au palais de Moukhtara, M. Joumblatt devait répondre que «les camarades Toufic Barakat et Mahmoud Safi se trouvent à leurs domiciles respectifs à Moukhtara et non au mien, d’autant plus qu’ils n’ont aucune raison de se cacher». À un journaliste qui lui demandait s’il demeurait dans les rangs de l’opposition, M. Joumblatt a répondu qu’il n’avait fait que formuler «des remarques qui ont été considérées de nature à porter atteinte à la sécurité civile. Si tel est le problème, je suis disposé à m’abstenir de toute déclaration et à leur acorder une chance. En fait, je souhaite qu’ils appliquent les principes évoqués dans le discours présidentiel d’investiture que nous avons approuvé, surtout ceux relatifs à l’imposition, à la transparence et à l’intégrité». M. Joumblatt a également affirmé qu’il était prêt au dialogue «afin d’assurer l’édification du pays». Les réactions Les propos tenus par M. Walid Joumblatt dans son interview au magazine al-Massira ont suscité, durant les dernières quarante-huit heures une levée de boucliers dans les milieux loyalistes, allant de la simple condamnation au véritable réquisitoire. Le député Moustapha Saad a déclaré que l’attitude adoptée par M. Joumblatt «n’exprime nullement les idées du Mouvement national libanais, ni celles d’aucune confesssion religieuse. J’espère que M. Joumblatt se ressaisira et rejoindra les principes prônés par feu son père. M. Joumblatt a suffisamment servi les intérêts de l’ancien premier ministre Rafic Hariri qui coïncident avec ceux de l’occupant israélien». Pour le député Marwan Farès, les propos de M. Joumblatt traduisent «un manque de confiance dans le peuple libanais qui s’est unanimement rallié au nouveau régime». Le député Gébrane Tok considère que la politique «ne peut se baser sur des règlements de compte personnels». Commentant les propos tenus par M. Joumblatt, le député Boutros Harb a exprimé son refus de «toute opposition qui se transforme en accusations et qui porte atteinte aux symboles du pays». Le député Pierre Daccache a mis en garde contre les dangers des «campagnes programmées» car le Liban n’est pas en mesure d’en subir les conséquences. L’Union démocrate chrétienne au Liban, présidée par M. Nemetallah Abi-Nasr, a condamné les propos de M. Joumblatt, .De nombreux anciens ministres, anciens députés, dignitaires religieux et députés actuels ont également sévèrement condamné ces propos, dont les députés Sayed Akl, Riad Sarraf, Nicolas Ghosn, Misbah el-Ahdab, Ahmad Fatfat, Ismaïl Succarié, Mahmoud Aouad, Abdel-Rahmane Abdel-Rahmane, Ali Khreiss, Fayez Ghosn, Abdel-Latif Zein, l’évêque grec-catholique de Tyr Mgr Youhanna Haddad, le mufti de Tyr et Jabal Amel cheikh Najib Soueidane, et les anciens ministres Joseph Hachem et Abdallah Amine. Les deux seules voix discordantes étaient celles du député Ayman Choucair qui s’est demandé «où se trouvaient dans les moments de crise ceux qui s’attaquent à présent à M. Joumblatt» et de l’ancien ministre Bassem Sabeh qui a affirmé que «les méthodes employées par l’actuel régime portent préjudice à l’image que le peuple libanais s’en était fait».
Dans une brusque volte-face, l’ancien ministre Walid Joumblatt a nié avoir voulu porter atteinte à la personne du président de la République et affirmé que certains propos publiés dans une interview accordée au magazine al-Massira ont été mal interprétés. Il a même exprimé son soutien aux principes du discours d’investiture et affirmé qu’il était prêt au dialogue avec le...