En quelques secondes, l'horreur

Depuis samedi soir, Kahalé, un petit village du caza de Aley, est devenu tristement célèbre. Quatre personnes y ont péri, broyées sous les décombres d’un vieil immeuble qui s’est écroulé, et sept autres ont été blessées. Ce qui est encore plus bouleversant, c’est que la tragédie aurait pu être évitée. Certes, il n’était peut-être pas possible d’empêcher l’effondrement du bâtiment, ébranlé en raison du nombre d’obus qu’il a reçus, mais il aurait été possible de sauver des vies. Les habitants de l’immeuble avaient vu des lézardes dans les murs de l’édifice. Ils avaient même constaté qu’elles s’étaient élargies en l’espace de quelques heures, sans songer à alerter la municipalité, la direction de l’Urbanisme ou le ministère des Travaux publics. L’effondrement de l’immeuble de Kahalé pose de nouveau le problème de toutes les vieilles bâtisses laissées sans entretien, des édifices gravement endommagés par les obus puis restaurés hâtivement. Il y a quelques mois, un autre bâtiment s’était écroulé à Tripoli. Seize ouvriers avaient alors trouvé la mort. Combien faut-il compter de victimes avant qu’une inspection officielle des vieux immeubles ne soit imposée ?