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Actualités - CHRONOLOGIE

Sécurité - Une partie des manifestants venait de Syrie Trois mille kurdes ont crié hier leur colère contre l'arrestation d'Ocalan (photo)

Ils étaient quelque trois mille personnes d’origine kurde à s’être regroupés hier place Riad el-Solh, pour une manifestation qui les a menés jusqu’au Parlement et ensuite jusqu’au Grand Sérail. Libanais ou Syriens (certains résidant au Liban et les autres venus par bus privés de Syrie), ils acclamaient tous «Apo», leur leader et chef du PKK, Abdullah Öcalan, arrêté par la Turquie qui prépare son procès. Leur grand nombre, et leur attachement évident à une cause que le temps ne semble pas avoir altéré, n’ont pas empêché les manifestants kurdes d’observer une discipline rigoureuse. Les forces de l’ordre, qui accompagnaient la manifestation tout au long de son parcours, n’ont eu à faire face à aucun incident. La manifestation, à la tête de laquelle se trouvait le député Walid Joumblatt, chef du Parti socialiste progressiste (PSP), s’est dirigée de la place Riad el-Solh à la place de l’Étoile, où elle s’est immobilisée vers 10h30. Des discours ont été prononcés devant une foule en délire mais bien organisée, où des femmes et des enfants brandissaient des portraits d’Öcalan et scandaient avec véhémence des slogans hostiles au «terrorisme» et à «l’impérialisme» de la Turquie, des États-Unis et d’Israël. Un mémorandum a été présenté au chef du Parlement, Nabih Berry. Ensuite, l’immense foule s’est dirigée vers le Grand Sérail où une délégation kurde a été accueillie par le Premier ministre Sélim Hoss, à la satisfaction générale. La manifestation était officiellement organisée par les différentes organisations kurdes ou libano-kurdes : le parti Reskari et le Parti travailliste kurde (PKK), ainsi que différentes associations kurdes au Liban, comme l’association de bienfaisance, le Club libanais des cèdres, le Regroupement national kurde, la Ligue socio-culturelle libano-kurde. Le drapeau du PKK flottait aux côtés du drapeau tricolore du Kurdistan. À signaler également la présence du parti arménien Tachnag. «Vive Öcalan, vive le Kurdistan» étaient les slogans régulièrement scandés par les manifestants, place de l’Étoile. L’organisation de la procession était assurée par des hommes, visiblement liés au PKK, qui s’occupaient de donner des ordres que les manifestants suivaient sans hésitation. Ce qui frappait dans cette foule c’était son caractère hétéroclite : des femmes, des hommes et des enfants de tous âges, parlant tous leur langue maternelle, sont venus grossir les rangs du regroupement kurde. Les jeunes ne semblaient en rien moins enthousiastes que les plus âgés. L’un d’entre eux, originaire de la partie turque du Kurdistan, déclare : «Je suis né au Liban et j’ai la nationalité libanaise. Mais je suis toujours attaché à ma terre et à ma cause. Qui renie ses racines n’en a aucune». Solution fantôme Cet avertissement devient plus clair dans la bouche d’un adhérent du PKK. «Pour le moment, nous revendiquons nos droits de façon pacifique, dit-il. Mais si l’injustice continue ou que l’affaire Öcalan connaisse une issue tragique, nous considérerons que les Nations unies et la Grèce sont directement responsables et nous attaquerons leurs intérêts et leurs ambassades partout au monde». Quant aux officiels libanais qui ont pris la parole devant le Parlement, ils ont exprimé dans leurs allocutions la nécessité de trouver une solution radicale au problème des Kurdes, et ont dénoncé l’arrestation d’Öcalan. Walid Joumblatt a demandé «un procès équitable et l’autodétermination pour le peuple kurde». Il a dénoncé «le régime militaire en Turquie». Mohammed Abdel Hamid Beydoun, député de Amal, parlant au nom du chef du Parlement, Nabih Berry, a déclaré que «les Kurdes ont souvent proposé une trêve et les pays occidentaux auraient pu en profiter pour trouver une solution définitive au peuple kurde». Il a dénoncé «le terrorisme d’État mis en œuvre par l’alliance turco-israélienne». Nazih Mansour, député du bloc parlementaire de fidélité à la Résistance (Hezbollah), a fait le rapprochement entre «la lutte des Kurdes pour leur indépendance et la lutte des populations libres contre Israël». À L’Orient-Le Jour, il a déclaré que «la haine ressentie actuellement par les Kurdes contre Israël ne fera que renforcer notre combat contre celui-ci». Enfin, le député du Tachnag Sebouh Hovnanian a dit, toujours à L’Orient-Le Jour, que «les micro-génocides des Kurdes dans diverses régions du monde nous rappellent le génocide arménien». Les Kurdes ont manifesté hier leur colère contre l’arrestation de leur leader, Abdullah Öcalan. Mais ils ont surtout exprimé leur volonté de poursuivre la lutte pour la défense de leur cause.
Ils étaient quelque trois mille personnes d’origine kurde à s’être regroupés hier place Riad el-Solh, pour une manifestation qui les a menés jusqu’au Parlement et ensuite jusqu’au Grand Sérail. Libanais ou Syriens (certains résidant au Liban et les autres venus par bus privés de Syrie), ils acclamaient tous «Apo», leur leader et chef du PKK, Abdullah Öcalan, arrêté...