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Actualités - CHRONOLOGIE

Liban-Sud - Vives réactions dans les milieux politiques Le gouvernement manifeste sa solidarité avec Arnoun (photo)

Des habitants originaires du village d’Arnoun, isolé jeudi par l’armée israélienne à l’aide de chicanes et de fils de fer barbelés, ont organisé hier un sit-in de protestation à Kfartebnit, près de Nabatyeh. Ce mouvement s’est aussitôt transformé en véritable meeting politique d’appui à la Résistance, en présence notamment d’un représentant du gouvernement, le ministre des Transports et des Travaux publics Négib Mikati. Le sit-in a eu lieu dans la husseiniyé de Kfartebnit, au lendemain des mesures prises par Israël et l’Armée du Liban-Sud (ALS), qui ont pratiquement abouti à l’incorporation d’Arnoun à la zone occupée. Selon l’ALS, qui a démenti qu’il s’agissait d’une intégration, l’objectif de ces mesures est d’empêcher que cette localité, située en contrebas du château de Beaufort – une place forte israélienne – ne soit utilisée comme base d’attaques par la Résistance. Le Liban a condamné cet acte et porté plainte auprès du Comité international de surveillance, issu des accords d’avril 1996. Le Premier ministre Sélim Hoss a en outre adressé un message à ce sujet au secrétaire général des Nations unies Kofi Annan. Outre M. Mikati, plusieurs personnalités ont pris part au sit-in de Kfartebnit, parmi lesquelles les députés Yassine Jaber, Abdallah Cassir, Ahmad Soueid et Abdel Latif Zein, le président du Conseil du Liban-Sud Kabalan Kabalan, le responsable du Hezbollah pour le Liban-Sud, cheikh Nabil Kaouk, son homologue du mouvement Amal, Khalil Hamdane, ainsi que des représentants de divers autres partis politiques et des hommes de religion. S’adressant aux habitants d’Arnoun, M. Mikati leur a transmis les salutations du chef de l’État Émile Lahoud et du Premier ministre Sélim Hoss avant d’assurer que «le gouvernement au grand complet est préoccupé par l’affaire d’Arnoun». Pour M. Mikati, «la riposte doit venir avec davantage de résistance. Nous sommes avec la Résistance jusqu’à la fin de l’occupation. Il s’agit d’un droit qui appartient à tout peuple dont la terre a été occupée». À l’issue du sit-in, les manifestants et les personnalités présentes, y compris M. Mikati, se sont rendus jusqu’aux abords d’Arnoun, où ils ont salué par-dessus la double rangée de barbelés les habitants restés au village. La rencontre n’a toutefois pas duré longtemps, les forces israéliennes se trouvant dans les ruines du Beaufort, qui domine toute la région, ayant tiré des coups de semonce. Une autre intervention remarquée au cours du sit-in de Kfartebnit fut celle du représentant du Hezbollah, cheikh Kaouk, qui a estimé que «la politique d’incorporation et des barbelés est une politique stérile qui n’aboutit à aucune modification de l’équation sur le terrain». Pour lui, cette politique illustre «l’incapacité, la faiblesse et la défaite militaire» d’Israël. Le chef du bureau politique du Hezbollah Mohammed Raad avait minimisé jeudi l’importance des mesures prises à Arnoun, en doutant qu’il s’agissait d’une véritable intégration du village à la zone occupée et en y voyant plutôt une «manœuvre électorale cherchant à donner l’impression d’une incorporation». M. Raad avait même indiqué que le parti islamiste ne prévoyait pas de modifier son programme d’action sur le terrain pour riposter spécifiquement à l’isolement d’Arnoun. Les réactions Hier, le Hezbollah a, semble-t-il, changé de perception, puisqu’il a souligné, dans un communiqué, que «l’intégration par Israël d’Arnoun à la zone occupée constitue un développement dangereux qui démontre les intentions agressives de l’entité sioniste». «L’ennemi se mordra les doigts après ce nouveau crime», ajoute le texte. Dans les autres milieux politiques, l’affaire d’Arnoun a continué à susciter hier de nombreuses réactions. L’ancien chef du gouvernement Omar Karamé a évoqué une «agression flagrante contre la souveraineté libanaise et une violation claire du droit international» et souhaité que le Liban dépose une plainte auprès du Conseil de sécurité de l’Onu. La même demande a été formulée par le député de Batroun Boutros Harb, qui a également stigmatisé «une agression contre la souveraineté» et demandé au gouvernement de mobiliser les amis du Liban de par le monde. Pour sa part, le président du Conseil supérieur chiite, cheikh Mohammed Mehdi Chamseddine, a critiqué à demi-mot la décision du gouvernement de se contenter d’une plainte devant le comité international de surveillance, soulignant en substance que, depuis la création de ce comité en 1996, le Liban n’a plus présenté de plainte devant le Conseil de sécurité des Nations unies. Selon lui, cela s’est traduit par le fait que le problème du Liban-Sud est devenu «une affaire intérieure». Quant au Parti national libéral (PNL), il a plaidé hier dans son communiqué hebdomadaire pour une «initiative libanaise internationale, visant à obtenir l’application de la résolution 425 du Conseil de sécurité, même si pour cela il faudrait faire preuve davantage de souplesse et offrir quelques concessions qui ne remettent pas en cause les constantes libanaises, et d’abord la souveraineté nationale».
Des habitants originaires du village d’Arnoun, isolé jeudi par l’armée israélienne à l’aide de chicanes et de fils de fer barbelés, ont organisé hier un sit-in de protestation à Kfartebnit, près de Nabatyeh. Ce mouvement s’est aussitôt transformé en véritable meeting politique d’appui à la Résistance, en présence notamment d’un représentant du gouvernement, le ministre...