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Actualités - ANALYSE

Administration - Les verdicts des organismes de contrôle sujets à caution La réforme se poursuivra quand même

À en croire le porte-parole du gouvernement M. Anouar el-Khalil, qui s’intéresse d’autant plus au dossier que, sous le régime précédent, il en était le responsable, la réforme administrative va se poursuivre. Contre vents et marées, on ne le sait que trop, M. Hoss lui-même n’étant pas trop satisfait de l’orientation prise jusque-là. Le gouvernement est cependant déterminé à aller de l’avant. Parce que de toute évidence, comme le rappelle M. el-Khalil, une administration assainie et modernisée est d’une nécessité vitale pour le pays et pour son redressement économique. Mais le gouvernement devra lutter sur trois fronts distincts : contre ses propres erreurs, d’abord. Ensuite contre ses partenaires au pouvoir qui ne veulent pas renoncer aux hommes qu’ils ont placés naguère dans l’Administration. Contre l’opposition enfin. Sans compter, au dire d’une personnalité de l’Est, qu’il n’est pas du tout certain «que les décideurs aient intérêt à ce que le Liban sorte de son anarchie». En tout cas le défi est d’autant plus difficile à relever pour le Cabinet qu’il est gravement divisé sur lui-même, à propos de nominations justement. On sait que deux ministres importants, MM. Sleiman Frangié et Hassan Chalak, sont à couteaux tirés pour une histoire de médecins recrutés par le ministère de la Santé sous le précédent régime. Plus ennuyant encore : le nouveau pouvoir a voulu réhabiliter les organismes de contrôle et leur manifester sa confiance en leur laissant pratiquement carte blanche pour les évictions ou les recommandations de désignation. Or, au vu des premières bévues, les dirigeants ont un peu enquêté. Et découvert que ces organismes de contrôle ne disposent pas de dossiers complets ou suffisamment étoffés. Donc que leurs verdicts sont plutôt sujets à caution. Le paradoxe c’est que le premier gouvernement Hariri avait fait en 1993 les frais de ce manque de moyens : la plupart des fonctionnaires qu’il avait renvoyés avaient été réintégrés dans leurs postes par le Conseil d’État, parce que les dossiers sur lesquels on les avait jugés étaient insuffisants, incomplets, mal fagotés. En six ans, les capacités des organismes de contrôle n’ont apparemment pas beaucoup évolué. Ce qui ne les empêche pas, car ils ont été sans doute mis sous pression à cet effet par le Cabinet, d’avoir rendu très vite des sentences définitives provoquant la mise à l’écart de nombre d’importants rouages de l’Administration et la nomination de nombre d’incompétents ou d’inadéquats comme les appelle pudiquement M. Hoss. Ce dernier ne veut cependant pas accabler le ministre concerné M. Hassan Chalak. Avec beaucoup d’éthique et d’élégance, le chef du gouvernement a saisi l’occasion du dernier Conseil des ministres pour souligner que les décisions du ministre sont soutenues par le pouvoir et qu’il doit rester en mesure de remplir sans entraves intérieures sa tâche réformatrice. M. Hoss, selon des sources informées, a répété que les lacunes ou les failles ne doivent pas être imputées au seul M. Chalak, que la responsabilité est partagée. Mais tout comme l’on évalue la faiblesse du Cabinet au fait que le chef de l’État doive tout le temps le défendre, on situe maintenant la force de M. Chalak, qui paraissait détenir au début les pleins pouvoirs, au soutien que M. Hoss est obligé de lui apporter face à ses propres collègues.
À en croire le porte-parole du gouvernement M. Anouar el-Khalil, qui s’intéresse d’autant plus au dossier que, sous le régime précédent, il en était le responsable, la réforme administrative va se poursuivre. Contre vents et marées, on ne le sait que trop, M. Hoss lui-même n’étant pas trop satisfait de l’orientation prise jusque-là. Le gouvernement est cependant déterminé à...