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Actualités - ANALYSE

Le Cabinet confiant dans sa survie

Un ministre «politique» se frotte les mains : il dit avoir la certitude, bâtie sur «des assurances reçues» que ce gouvernement âgé de deux mois et demi ne sera pas victime de mortalité infantile, qu’on l’a trop vite enterré. Qu’il restera en place jusqu’aux législatives de l’an 2000. Il ajoute qu’il n’y aura ni remaniement ni élargissement de l’équipe. Car le chef de l’État tient à des combinaisons réduites, qu’il voulait un maximum de 14 ministres et s’est résigné un peu à contrecœur à en accepter 16. Cette personnalité passe ensuite au chapitre plaidoyer. «Ce Cabinet a connu des dérapages parce qu’il a voulu s’attaquer tout de suite de front à la réforme administrative. C’était un trop gros morceau pour un début. En effet, le traitement de ce dossier éminemment ardu s’est toujours soldé, sous les différents régimes qui s’y sont frottés, par un lamentable fiasco». Et de soupirer ensuite qu’à cela «sont venus s’ajouter deux handicaps flagrants : l’inexpérience de certains de nos collègues; et le bureaucratisme obtus de quelques autres, puisés dans le service public et qui restent fonctionnaires dans l’âme. Avec un peu de temps, les premiers apprendront comment gérer leurs départements; et les deuxièmes finiront par saisir l’énorme différence qu’il y a entre responsabilité gouvernementale et fonction publique». Passant à la stagnation économique présente, ce ministre la trouve «normale, dans ce sens que nous sommes dans une période où tout est suspendu en attendant la publication du budget et le déblocage des crédits nécessaires pour lancer les travaux des projets de reconstruction ou de développement prévus. La machine économique sera relancée, estime ce ministre dont ce n’est visiblement pas la spécialité, au printemps quand ces projets redémarreront. Et que les investisseurs auront pu s’assurer de la stabilité rassurante de nos législations (sous-entendues fiscales) et de notre monnaie. Parallèlement les préparatifs de la saison touristique d’été, qui sera certainement réussie, donneront également un coup de fouet salutaire à l’économie». Mais cette béate confiance des ministres dans la solidité de leur carrière en laisse plus d’un dubitatif. Ainsi un ancien député et ministre pense pour sa part «que les donnes locales, y compris sur le plan ministériel, sont liées aux résultats des législatives israéliennes de juin. Car cette échéance conditionne elle-même, de façon très évidente, les développements régionaux et le devenir du processus de paix. Si Netanyahu saute, que Barak où Mordehaï l’emportent, il est probable que les négociations syro-israéliennes reprendraient aussitôt, qu’on irait très vite en besogne et que le plus gros serait fait avant la fin de l’année en cours. Bien entendu, comme nous avons fait de notre propre cause un succédané du volet syrien, nous devrons suivre le rythme dans les pourparlers subsidiaires que nous serons autorisés à engager avec les Israéliens. D’ailleurs, souligne également ce professionnel, le maintien de Netanyahu pourrait bien avoir finalement le même effet sur le plan local. C’est-à-dire, s’il confirme sa ligne dure, s’il entreprend de hausser la pression par des actions militaires d’envergure entraînant de nouveau un risque sérieux de guerre, il paraîtrait sans doute nécessaire d’installer à Beyrouth un gouvernement d’union nationale pour faire face à ce péril. Et le Cabinet n’aurait plus qu’à rendre son tablier. M. Hoss garderait quant à lui une chance de se succéder à lui-même à la présidence du Conseil».
Un ministre «politique» se frotte les mains : il dit avoir la certitude, bâtie sur «des assurances reçues» que ce gouvernement âgé de deux mois et demi ne sera pas victime de mortalité infantile, qu’on l’a trop vite enterré. Qu’il restera en place jusqu’aux législatives de l’an 2000. Il ajoute qu’il n’y aura ni remaniement ni élargissement de l’équipe. Car...