Liban-Sud - Plainte auprès du comité de surveillance Les barbelés israéliens enserrent Arnoun (photo)

Des chicanes et des fils de fer barbelés ont été posés autour du village d’Arnoun, dans la nuit de mercredi à jeudi, laissant penser qu’Israël a intégré le village à la zone occupée. Pour sa part, l’État hébreu, par le biais de l’Armée du Liban-Sud, a démenti ce fait. Il reste que l’on ne peut désormais entrer ou sortir d’Arnoun que par le point de passage de Kfartebnit, contrôlé par l’ALS. Alors que les milieux officiels s’inquiétaient de ce développement qu’ils jugent «grave», le Hezbollah a considéré qu’il s’agit d’une action essentiellement destinée à l’opinion interne israélienne, une simple «manœuvre électorale». La Résistance islamique ne se laissera pas entraîner à une riposte, a-t-il fait savoir. Les officiels et le mouvement Amal, par contre, se sont émus de ce qu’ils ont considéré comme «un changement de stratégie» et «un élargissement de la bande frontalière occupée». Le chef de l’État, le général Émile Lahoud, a reçu hier l’ambassadeur des États-Unis, auquel il a demandé de transmettre les inquiétudes du gouvernement au président Bill Clinton, ainsi que le chef du comité de surveillance de la trêve. Cet organisme a été saisi par Beyrouth d’une plainte. Pour sa part, le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a demandé au palais Bustros d’adresser un message au secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan. Certaines voix se sont même élevées pour demander que le Conseil de sécurité soit saisi de l’affaire, mais des milieux politiques se sont montrés sceptiques quant à la possibilité de faire aboutir une telle démarche. Il reste que le Hezbollah et le mouvement Amal ont jugé la situation suffisamment grave pour décider de se concerter.