PKK - Ankara promet un procès libre et équitable, mais sans observateurs Emprisonné sur une île, Ocalan attend son jugement(photo)

Le flou entourant toujours les conditions de l’arrestation d’Abdullah Öcalan n’a fait qu’alimenter la colère des Kurdes qui ont poursuivi hier à travers l’Europe leurs mouvements de protestation – souvent violents –notamment contre les représentations des pays soupçonnés d’implication dans le coup de force d’Ankara, comme la Grèce mais surtout Israël dont on dit que les services secrets ont collaboré à la réussite de l’opération. L’incident le plus tragique s’est produit au consulat d’Israël à Berlin où les gardes israéliens ont tiré sur les assaillants kurdes, abattant trois d’entre eux et faisant une quinzaine de blessés. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, après avoir ordonné la fermeture temporaire de toutes les missions diplomatiques de l’État hébreu en Europe, a «regretté» l’incident plaidant la légitime défense et niant une nouvelle fois toute implication dans la capture du chef du PKK. Ce dernier est désormais détenu sur une île de la mer de Marmara dans l’attente de son procès auquel les observateurs «ne seront pas admis», selon les autorités turques. La presse turque abonde en détails sur l’opération rocambolesque qui a mis fin à quatre mois d’errance internationale d’Öcalan, au nez et à la barbe des diplomates grecs qui cachaient depuis 12 jours le fugitif à Nairobi. Il est désormais également établi que les autorités kenyanes ont pleinement coopéré à l’arrestation du chef séparatiste. Mais certaines zones d’ombre susbistent encore sur les circonstances de l’opération des forces spéciales turques secrètement acheminées par avion au Kenya dans un jet privé: quelle aide les Turcs ont-ils reçu de leurs alliés américains? Dans quelle mesure leur ennemi grec avait-il conscience qu’Öcalan allait à sa perte lorsqu’il a quitté son refuge de la résidence de l’ambassade de Grèce à Nairobi?