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Actualités - CHRONOLOGIE

Jody Williams : signer le traité pour accroître la pression sur Israël(photo)

Souriante, modeste, Jody Williams, colauréate du prix Nobel de la paix 1997, incarne l’énergie au service d’autrui et de la lutte contre ses souffrances. Elle est l’une des personnes à l’origine du traité d’Ottawa et donc de la lutte pour l’éradication des mines dans le monde. En visite au Liban à l’occasion du Congrès arabe pour la lutte contre le danger des mines, Jody Williams a été reçue hier par M. Sélim Hoss, Premier ministre et ministre des Affaires étrangères. À L’Orient-Le Jour, elle a confié ses impressions. «Je suis très satisfaite des deux jours passés à Beyrouth, dit Mme Williams. Comme cette conférence était coorganisée par l’armée libanaise, j’étais un peu sceptique parce que nous n’avions jamais assisté à des conférences sur le sujet données par des éléments d’une armée. Mais je crois que nous avons tous beaucoup appris ces deux jours, les militaires inclus». Interrogée sur les raisons qui lui ont été données par les officiels libanais pour expliquer la non-signature du traité d’Ottawa, Mme Williams dit avec un sourire : «Ils lient leur refus au fait que la résolution 425 n’a pas été appliquée et qu’Israël utilise lui-même des mines». «C’est compréhensible à un certain niveau, ajoute-t-elle. Mais ce n’est pas un argument qui tient. Avec les militaires, nous sommes tombés d’accord sur le fait que les mines antipersonnel ne changeaient en rien l’équilibre des forces entre le Liban et l’occupant israélien et n’empêchaient pas les raids aérien». Mme Williams souligne que «si le Liban signe le traité, il montrera à la communauté internationale qu’il travaille pour la paix et la pression s’en trouvera accrue sur l’autre partie». Elle fait valoir que le Liban n’est pas le seul pays du monde à connaître la tension à sa frontière et que d’autres pays en difficultés ont quand même signé l’accord. Israël prévoit-il de signer le traité ? «Honnêtement, je ne me suis jamais rendue dans ce pays, dit-elle. Mais je me risque à deviner que l’idée ne les enthousiasme pas vraiment. Des membres de notre organisation devront aller à Tel-Aviv après cette conférence pour s’entretenir avec les responsables». La campagne actuelle ? «Fabuleuse!», s’exclame-t-elle. «En cinq ans, nous sommes passés de rien à un traité d’éradication des mines signé par 133 pays et ratifié par 64, précise-t-elle. La première réunion des pays signataires se tiendra deux mois après que le projet deviendra loi (en mars). C’est excellent parce que les gouvernements auraient pu attendre une année avant de prendre cette mesure. Cela est un indicateur de la volonté de la communauté internationale de maintenir la pression à son niveau actuel». Est-elle optimiste concernant l’engagement des gouvernements après la signature ? «Oui», assure Mme Williams. «La pression exercée par l’opinion publique est très importante, et sa conscience du danger très forte. Actuellement, les gouvernements s’encouragent mutuellement à signer le traité. De leur côté, la campagne internationale et la société civile surveillent et présentent des rapports annuels. Le processus ne s’arrête donc pas à la signature». Selon Mme Williams, il est important d’arrêter non seulement la production et l’utilisation des mines antipersonnel, mais aussi de détruire les stocks, ce qui, d’ailleurs, revient beaucoup moins cher (le coût passe d’un ou deux dollars à des centaines de dollars) et présente moins de difficulté.
Souriante, modeste, Jody Williams, colauréate du prix Nobel de la paix 1997, incarne l’énergie au service d’autrui et de la lutte contre ses souffrances. Elle est l’une des personnes à l’origine du traité d’Ottawa et donc de la lutte pour l’éradication des mines dans le monde. En visite au Liban à l’occasion du Congrès arabe pour la lutte contre le danger des mines, Jody...