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Actualités - INTERVIEWS

Six millions de dollars au Liban pour la formation technique supérieure

Si d’autres pays européens ont des relations ancestrales avec le Liban, l’Allemagne n’en est pas moins le quatrième fournisseur du Liban. Aujourd’hui, la balance commerciale est largement déficitaire du côté libanais. L’ambassadeur Peter Witig s’est fixé un double objectif : la création d’une école technique supérieure, sur le modèle allemand, et le développement de la participation des PME de son pays à l’essor économique libanais. En marge de la visite à Beyrouth de l’impressionnante délégation allemande, M. Peter Witig, dans un entretien accordé à L’Orient-Le Jour, a dressé un panorama des relations économiques et commerciales entre les deux pays. C’est en 1997 que les exportations allemandes ont atteint un sommet, avec plus de 648 millions de dollars de produits vendus au Liban. Pour la seule période de janvier à août 1998, les exportations ont représenté quelque 320 millions de dollars, contre 13,5 millions de dollars pour les exportations libanaises vers l’Allemagne. En moyenne, les importations en provenance de l’Allemagne représentent trente-deux fois les ventes du Liban vers ce pays. Plus de 25 % des livraisons sont composées d’automobiles, 17 % d’électroménagers; ensuite viennent les produits alimentaires en général et la viande de bœuf en particulier. Ces chiffres permettent de placer aujourd’hui l’Allemagne au quatrième rang des fournisseurs du Liban, derrière l’Italie, la France et les États-Unis et devant la Suisse, la Grande-Bretagne et la Syrie. En dehors du problème du déficit de la balance commerciale, les efforts de l’équipe de l’ambassade d’Allemagne ont porté sur une meilleure connaissance par le secteur privé allemand du Liban en général et surtout des opportunités qu’offre le pays du cèdre alors qu’est annoncé un nouveau mouvement de développement. Pour M. Witig, «les secteurs public et privé allemands ont vu leur énergie concentrée sur les nouveaux marchés de proximité que représentent les pays de l’Est. Il est donc nécessaire d’encourager leurs investissements au Liban. C’est ainsi que nous nous apprêtons à signer très prochainement un accord bilatéral sur l’assouplissement du système de la double imposition. De plus, un accord a déjà été ratifié concernant la protection des investissements allemands au Liban», a annoncé M. Witig. Il est à noter, par ailleurs, qu’il existe à Beyrouth une délégation des chambres de commerce allemandes, liées elles-mêmes à certains länder, parmi les plus industrialisés. Par la suite, cette représentation devrait être consolidée, en relation avec la fédération des Chambres de commerce et d’industrie libanaises. En outre, si plus de 200 entreprises allemandes sont représentées à Beyrouth, seule une vingtaine opèrent directement ou sont associées, telles la banque DEG, associée à la Fransabank, ou encore la firme Henkel, partenaire d’une industrie libanaise. Les grosses entreprises allemandes ont surtout été très présentes au début de la reconstruction du Liban dans les domaines de la téléphonie, de la production de l’électricité, à l’aéroport ou encore pour des projets autoroutiers, qui n’ont d’ailleurs pas vu le jour, en raison de l’instabilité régionale. «Aujourd’hui, poursuit l’ambassadeur, les besoins du Liban ont évolué. Les secteurs de l’agroalimentaire et de l’environnement entre autres sont ceux qui sont sur lesquels les entreprises allemandes pourraient opérer. Ce sont donc les PME qui sont maintenant les plus concernées par le marché libanais et c’est ce secteur que nous allons développer». L’une des priorités de l’ambassade réside aussi dans la formation professionnelle. «Le Liban dispose de nombreuses universités, mais il n’existe que peu d’établissements de formation pour des techniciens de haut niveau, remarque M. Witig. En Allemagne, nous avons une formule particulière de formation “duelle” qui distingue dans le contrat de formation entre volet académique et emploi réel. J’aimerais voir se développer chez vous cette formule. Il existe d’ailleurs une école supérieure technique à Amelieh, mais nous souhaitons développer ce projet et un budget d’environ six millions de dollars a été prévu pour cela», a annoncé le diplomate. Les principaux domaines de l’enseignement dispensé par cette école seront : la mécanique automobile, l’électronique et les techniques agricoles.
Si d’autres pays européens ont des relations ancestrales avec le Liban, l’Allemagne n’en est pas moins le quatrième fournisseur du Liban. Aujourd’hui, la balance commerciale est largement déficitaire du côté libanais. L’ambassadeur Peter Witig s’est fixé un double objectif : la création d’une école technique supérieure, sur le modèle allemand, et le...