Liban-Arabie Séoudite - Hoss clôture sa visite Ryad subordonne son aide à la faisabilité des projets qui lui seront soumis

Le chef du gouvernement, M. Sélim Hoss, a exposé hier aux dirigeants séoudiens qu’il a rencontrés à Ryad les projets que l’État compte réaliser dans le domaine de l’irrigation, de l’eau potable, des routes et des autres infrastructures dans les différentes régions du pays. M. Hoss, qui a transmis au président du Fonds séoudien pour le développement, M. Mohammed ben Abdallah al-Souqeir, les détails de ces projets, n’a reçu aucune promesse de financement. Le responsable du fonds séoudien a indiqué que son institution doit examiner les dossiers qui lui ont été remis. Une délégation est attendue au Liban dans les prochaines semaines pour de plus amples discussions avant qu’une décision ne soit prise. Le coût des projets proposés s’élève à 100 millions de dollars. En visite depuis dimanche dans le royaume wahabite, M. Hoss s’est d’abord entretenu hier avec l’émir de la région de Ryad, le puissant prince Salmane ben Abdel Aziz. Après lui avoir fait visiter les grandes salles du palais, le prince Salmane a mis l’accent sur la solidité des liens qui unissent le Liban et l’Arabie séoudite. Des sources proches de la délégation accompagnant le chef du gouvernement ont indiqué que l’entretien avec le responsable séoudien était «positif», précisant que le prince Salmane a fait preuve de «compréhension à l’égard de toutes les questions abordées». Au Palais des congrès où il est logé, M. Hoss a ensuite reçu M. Souqeir en présence de l’ambassadeur du Liban à Ryad, M. Zouheir Hamdane, du membre permanent du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR), M. Boutros Labaki, et de ses conseillers Imad Joudié et Hekmat Abou Zeid. M. Hoss a indiqué qu’il avait remis à son interlocuteur des études préparées par le CDR au sujet de plusieurs projets de développement dans différentes régions libanaises. Parmi ces projets figure la construction de 12 mini-barrages à Baalbeck-Hermel. M. Souqeir a pour sa part souligné que les projets réalisés par le Fonds séoudien au Liban sont prioritaires. Il a cependant pris soin de ne pas faire de nouvelles promesses de financement. «Pour que l’on puisse prendre une décision, a-t-il dit , il faut d’abord étudier les dossiers et la faisabilité économique des projets. C’est à la lumière des résultats de cette étude que la décision sera prise». Il a rappelé que le Fonds séoudien accorde des prêts et non pas des dons. «Notre institution possède des moyens importants et notre capital est grand, a-t-il ajouté. Si toutes les conditions économiques et techniques sont réunies, nous financerons les projets». Délégation au Liban M. Hoss a ensuite visité le siège de la Chambre de commerce et d’industrie de Ryad, où il a été reçu par son président, M. Abdel Rahmane Jreissi, et par les membres du conseil d’administration. Dans une allocution de circonstance, M. Hoss a déclaré que «les opportunités d’investissement sont nombreuses au Liban». Il a précisé que la politique économique du gouvernement est bâtie sur des «constantes, notamment la liberté économique totale et l’initiative privée». «Qu’il soit libanais, arabe ou étranger, l’homme d’affaires peut faire ce qu’il veut au Liban sans aucune discrimination. Les hommes d’affaires sont tous traités de la même façon», a-t-il dit. M. Hoss a ensuite eu un entretien avec le deuxième vice-Premier ministre et inspecteur général du royaume, le prince Sultan ben Abdel Aziz, avec qui il a procédé à un tour d’horizon des développements au niveau des relations bilatérales et du processus de paix. Le chef du gouvernement a indiqué que «le prince Sultan comme le roi Fahd et le prince héritier Abdallah (qu’il a rencontré dimanche), ont fait part de leur volonté d’aider le Liban et d’une grande ouverture en direction du nouveau régime. Ils ne se sont pas arrêtés aux changements politiques survenus au Liban», en allusion au départ de M. Rafic Hariri. M. Hoss s’est enfin entretenu en début de soirée avec le président de la Banque islamique pour le développement, M. Ahmed Ali. À l’issue de la rencontre, ce dernier a indiqué que son établissement avait décidé de dépêcher à Beyrouth le mois prochain une commission chargée d’étudier les nouveaux projets que le Liban se propose de réaliser dans les différents domaines. En soirée, l’ambassadeur Hamdane a offert un dîner en l’honneur du chef du gouvernement en présence d’officiels séoudiens et de responsables de la colonie libanaise installée dans le royaume. M. Hoss est attendu aujourd’hui à Beyrouth.