Jordanie - L'événement sans précédent suscite un nouvel espoir de la paix Retrouvailles mondiales aux obsèques de Hussein (photos)

Un cauchemar sur le plan de la sécurité, une gesticulation effrénée d’un service d’ordre qui, sans doute, n’a jamais eu à s’occuper d’autant d’officiels à la fois, une gymnastique du protocole proprement ahurissante afin de régler l’arrivée, les déplacements puis le départ d’un assemblage délicat, voire détonant de chefs d’État... Tel a été, tout au long des funérailles du roi Hussein, hier, le redoutable défi des responsables jordaniens qui n’ont jamais vu leur capitale Amman accueillir, en un si court laps de temps, un tel parterre de personnalités mondiales. Il ne fallait pas qu’Américains et Irakiens se croisent, que Syriens et Israéliens se retrouvent côte-à-côte, que Turcs et Chypriote-Grecs se bousculent, que Koweitiens et Irakiens se voient. Encore heureux que le reste de la planète se parle encore... Comment les séparer, comment les protéger ? Un véritable casse-tête pour les responsables jordaniens, mais qui en définitive a été remarquablement surmonté, donnant ainsi au monde entier l’image d’un royaume qui, même dans la douleur, a su maîtriser à la perfection le mécanisme institutionnel que lui a légué le monarque défunt. Mais au-delà de cette douloureuse cérémonie, c’est le rôle même de la Jordanie qui s’est retrouvé grandi sur la scène internationale au milieu de cette incroyable rencontre des grands et petits de ce monde, donnant du coup une bouffée d’espoir aux faiseurs de paix, attendrissant même les plus belliqueux. Ces obsèques mondiales ont en tout cas révélé l’importance de la place qu’occupait Hussein de Jordanie sur la scène du Proche-Orient. Si certains aspects de son combat ont pu paraître inachevés, le petit roi aura au moins réussi jusqu’à la dernière minute à rassembler ceux que tout sépare.